L'Organisation non gouvernementale (Ong) World vision et la Direction de la Protection de l'enfance ont lancé hier, la campagne "Ensemble pour un Sénégal sans mariages d'enfants". Pour le coordonnateur de la campagne de plaidoyer à World vision, près de 33% des filles sont mariées avant l'âge de 18 ans.
Les mariages d'enfants constituent un frein pour le développement d'un pays. C'est pour mettre fin à ce phénomène que la campagne "Ensemble pour un Sénégal sans mariage d'enfants" a été lancée hier, par World vision en partenariat avec la Direction de la protection de l'enfant.
Au Sénégal, les mariages d'enfants ont des coûts incommensurables. "Cela ralentit le développement économique et peut éroder le capital humain et social du pays. En plus, il y a des conséquences sévères sur la santé des filles mères et nouveau-nés à cause de cette pratique. Le risque de mortalité maternelle et infantile est très élevé pour les filles mariées avant l'âge de 18 ans", renseignent les initiateurs de la campagne.
Le coordonnateur de campagne de plaidoyer à World Vision, Paul Dominique Correa, estime qu'il faut une synergie des acteurs pour mettre fin à ce problème. "Ce fléau continue d'être un gros problème dans certaines régions du Sénégal avec une moyenne nationale qui tourne autour de 33% de mariage d'enfants. Ce taux cache des disparités énormes dans certaines régions, nous sommes à plus de 50% de filles qui ont été mariées avant l'âge de 18ans", déclare t-il.
Avant d'ajouter : "ces mariages enfoncent les populations dans la pauvreté en plus d'avoir des conséquences néfastes sur la santé. La campagne va durer 5 ans. Et pour cela, il faut relever l'âge légal du mariage des filles à 18 ans et aussi revoir dans le code de la famille toutes les répressions relatives aux mariages d'enfants".
Pour sa part, le Directeur de la protection de l'enfant Niokhobaye Diouf est d'avis que quand il parle de mariages d'enfants, c'est cette catégorie d'être humains qui n'ont pas atteint l'âge de s'unir à une vie de ménage. "Je pense qu'il est nécessaire d'harmoniser la législation. Aujourd'hui, le mariage d'enfants au Sénégal constitue un fléau et il devient alarmant", souligne-t-il.
À l'en croire, un enfant sur trois est marié avant d'avoir 18 ans. "Si nous poussons le diagnostic, nous constatons que dans les familles où il y a la pauvreté, les filles sont données en mariage avant 18 ans et c'est aussi valable pour les filles du milieu rural", dit-il.
La moyenne nationale n'a pas atteint les 50%, mais dans certaines régions il y a des disparités. "Il y a des régions où la prévalence est plus forte, comme Kolda où 68% des filles sont mariées avant l'âge de 18 ans. Elle est suivie par Matam et Tambacounda respectivement avec des taux de 57% et 56%, Louga avec 46%", renseigne- t-il.
Ce lancement coïncide avec la Journée de l'enfant africain. Toutefois, World Vision demande aux familles religieuses musulmanes et chrétiennes de prendre conscience du rôle qu'elles peuvent jouer et des actions significatives qu'elles peuvent mener pour mettre fin aux mariages d'enfants au Sénégal. World Vision croit que ces mariages se font à des proportions épidémiques et l'omission d'agir est semblable à le tolérer.
10 Commentaires
Anonyme
En Juin, 2017 (20:09 PM)@botta Fugu
En Juin, 2017 (22:32 PM)Soldier
En Juin, 2017 (22:44 PM)Reply_botta Fugu
En Juin, 2017 (22:57 PM)Reply_botta Fugu
En Juin, 2017 (22:59 PM)Anonyme
En Juin, 2017 (04:46 AM)Nègre Fondamental
En Juin, 2017 (08:46 AM)Il y a un discours du genre violence faite aux enfants diffusé à longueur de journée par des ONG comme World Vision ou Plan International avec la complicité d'autorités étatiques irresponsables. Si les parents européens laissent leurs enfants se marier à l'âge qu'ils veulent et ne battent pas leurs enfants au nom du respect de la "dignité humaine", c'est leur modèle culturel et nous en voyons les travers, enfants mal éduqués qui répliquent à leurs parents, qui prennent des décisions sans le consentement de leurs parents etc. En Afrique, l'enfant est le produit de la famille, tout membre de la famille, voire de la communauté, a le droit de redresser l'enfant, qui se comporte mal, à coup de cravaches bien sentis, c'est notre modèle, en quoi est-il mauvais? pourquoi ce paternalisme qui vise à dire aux Africains comment ils doivent éduquer leurs enfants et quand ils doivent se marier? il y a une volonté de colonisation culturelle faite par le biais d'ONG qui cherche à imposer une prétendue norme sociale universelle, dont nous n'avons rien à foutre. Marions nos enfants et éduquons-les selon nos traditions.
Jean Malick
En Juin, 2017 (08:48 AM)Anonyme
En Juin, 2017 (10:41 AM)Ndongo
En Juin, 2017 (12:01 PM)Participer à la Discussion