Depuis hier, un épais voile de poussière couvre tout le pays. Cette mauvaise qualité de l’air entraîne un nuage de poussière qui sera notre quotidien ces quatres prochains jours. En plus des masques, il faut aussi se protéger comme il se doit contre ce mauvais temps, en respectant les recommandations des médecins.
Cette poussière insupportable, surtout pour ceux qui souffrent d’une quelconque maladie respiratoire, fait un très long chemin pour se reposer sur les voitures. Ces dernières se retrouvent avec des couleurs dénaturées par ce nuage de poussière. Cette situation désagréable pour les automobilistes, conduits certains à se tourner chez les laveurs de voitures.
Ils sont très nombreux à Dakar. On les retrouve presque dans chaque coin de rue. Installés à la Zone B où ils semblent avoir implanté leur quartier général, ces jeunes s’activant à la tâche, donnent le meilleur d’eux pour satisfaire les clients. Entre fous rires et taquineries, les discussions vont bon train.
Dans ce groupe de jeunes, un d’entre eux répondant au nom de Saliou Dione est à fond dans son travail. De teint noir, vêtu d’un t-shirt de couleur rose, pantalon kaki, des tapettes de couleur blanche, écouteurs sans fils aux oreilles, il termine de nettoyer un taxi. Il nous confie qu’il y a une ruée chez eux ces deux derniers jours. "Il y a une amélioration par rapport aux jours précédents. Depuis hier, les clients viennent même si ce n’est pas en masse".
De l’autre côté de la rue, un autre vient de finir sa tâche. Exerçant le métier depuis 5 ans, il exprime avoir noté lui aussi une montée de leur chiffre d’affaire depuis hier. Habillé d’un t-shirt et d’un pantalon noir, Modou Dia confie avoir connu des jours où le travail ne marchait pas trop. "Les jours précédents, nous ne travaillions pas vraiment, les clients s’étaient faits rares. Nous travaillions le matin seulement, avant 13h, nous en avions fini. Aujourd’hui, je peux oser dire Alhamdoulilah parce que les clients se présentent à nous. Hier, nous avons travaillé de 08h à 15h avant de faire une pause pour reprendre de travail jusqu’à 18h".
Là où certains se tuent à laver tous les jours leurs voitures, d’autres se contentent d’épousseter seulement. Adossé à une voiture, Mor Ndour surveille l’avancée du nettoyage de son taxi. Étant un habitué, il ne lui a pas fallu longtemps pour se joindre à eux afin d’inspecter le travail de ces jeunes. Pour ce taximan, laver sa voiture est une pratique habituelle.
"Tous les jours, je nettoie mon taxi mais le plus souvent, je le fais à la station. Aujourd’hui, puisqu’il y a beaucoup de poussière, j’ai préféré l’apporter chez ces jeunes pour nettoyage". Contrairement à lui, Cheikh Sarr, cet ancien laveur de voiture, converti en chauffeur de clando, ne se tue pas à laver sa voiture. Pour lui, tant qu’il y a de la poussière, nettoyer reviendrai à zéro. "Je lave parfois ma voiture mais avec cette poussière, je ne fais qu’épousseter".
Dans une autre ruelle, toujours à la Zone B, précisément devant l’école nationale d’administration (ENA), d’autres laveurs de voitures s’activent à la tâche. De teint clair, habillé d’un Lacoste de couleur noir avec des pointillés en blanc, Modou Diouf travaille ici depuis 3ans. Lui, il ne note pas de changement. Son rythme de travail n’a pas changé. Il rend quand même grâce à Dieu parce que son travail lui rapporte de quoi entretenir sa famille.
La mauvaise qualité de l’air notera une amélioration prochainement. La situation ne devrait revenir à la normale qu’à partir du week-end prochain, d’après les précisions d’André Dioh, du centre de gestion de la qualité de l’air.
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