Pour désengorger ses guichets trop souvent submergés, pris d’assaut par des goorgoorlu angoissés à l’idée de se voir couper le courant, mais aussi, dit-elle, pour offrir un meilleur service à sa clientèle, la Senelec a donné agrément à une société dénommée Atps pour recouvrer ses factures. Le client pressé peut se rendre dans les nombreux «Espaces service» d’Atps, généralement des cybercafés, pour s’acquitter de sa facture Senelec, moyennant bien sûr un surcoût de 500 F Cfa. Louable initiative. Voire ?
Munie d’une facture de 53 900 francs, dont la date d’échéance est fixée au 6 février, Mme K. se rend le 4 février dernier dans l’Espace service d’Atps sis sur l’avenue George Pompidou pour s’en acquitter. Elle paye en tout 54 400 francs.
Le 18 février, l’époux de Mme K. reçoit à son bureau un coup de fil de son voisin. Ce dernier l’informe qu’un agent de la Senelec muni d’un bon de coupure menace de couper son compteur. On est un vendredi. M. K. sait très bien que son épouse, qui, elle aussi est au travail, a bien payé la facture en question -ce n’est pas son habitude de laisser traîner quelque échéance financière que ce soit. Il demande cinq minutes à l’agent pour appeler sa dame et s’entendre confirmer que la facture a bel et bien été payée. Mieux, madame appelle l’employé de maison, lui indique où elle a mis la facture et la quittance d’Atps. Devant le document, l’agent de la Senelec ne peut que baragouiner une plate excuse : «C’est que l’argent n’est pas encore arrivé à la Senelec». Qu’en sait-il ? C’est lui le comptable ? Et il laisse quand même le bon de coupure à l’employé de maison…
De son bureau, M. K. fulmine qu’il ne fallait pas prendre le bon de coupure, mais…
Lundi 6, Mme K. appelle le bureau où elle a payé, pour protester. La quittance étant restée là où elle était, elle demande à l’agent d’Atps qui lui en demande le numéro d’appeler son époux encore à la maison. Ce dernier donne les indications demandées et exprime son inquiétude de voir cette affaire leur revenir à la figure. L’agent donne des assurances, dit que l’argent qu’Atps récolte est reversé à la Senelec 24 heures après, indique que tout est rentré dans l’ordre etc.
Or, le jeudi 3 mars, arrive une nouvelle facture chez les K., date limite de payement, le 5 avril 2011. Oh, surprise ! Elle porte sous la rubrique des arriérés le montant de 53 900 francs de la précédente facture payée par Mme K. depuis le 4 février à Atps. Lundi 7 mars, Mme K. appelle Atps pour les informer que sa mésaventure continue. On lui demande son numéro de téléphone : on la rappellera. On ne la rappellera pas. Mardi 8 mars, Mme K. est au bureau muni de ce qui est maintenant un dossier (facture, quittance, facture encore, avec impayé), monsieur prend sa douche. Un agent de la Senelec vient, coupe le compteur et laisse un autre (incongruité) bon de coupure. Quand monsieur sort, il ramasse le bon, constate la coupure du compteur et appelle Mme K. qui quitte son travail et se rend à l’Espace service d’Atps.
Quand son époux l’appelle pour s’enquérir de la situation, elle est en train de fulminer, et on la comprendrait pour moins que ça. Aucune assurance ne peut lui être donnée qu’elle aura le courant ce soir. On lui dit simplement que «ça va être réglé». Quand ? Bien malin qui…
M. K. demande à parler à un responsable. Ce dernier, après de longs échanges, ne peut que proposer ceci : «allez chercher un électricien pour qu’il vous remette votre compteur en marche, on se charge entre-temps de régulariser». Voilà qui a le don de sortir Mme K. de ses gonds. M. K. argue que non, juridiquement, il ne peut pas faire ça. M. Guèye, c’est le responsable d’Atps assure que c’est un M. Touré, responsable du recouvrement, qu’il vient de toucher à Vincent, le siège de Senelec, qui lui a suggéré cette solution bancale. Il est presque 15 heures trente minutes, tout ferme bientôt, à 16 heures.
Mme K., légaliste, ne veut pas de ça, en même temps, elle ne veut pas que ses enfants dorment sans lumière, sans télé, sans jeux. Elle ne veut pas non plus avoir à encore déserter son travail pour s’occuper d’une affaire qu’elle avait réglée le 4 février. Elle appelle M. Touré de Vincent, qui confirme l’agrément d’Atps, confirme que l’argent a bel et bien été encaissé par sa boîte et confirme que c’est bien lui qui a proposé la solution bancale : «il faut aller chercher un électricien de votre connaissance»… et blabla !
Ah ! J’oubliais ! Un petit commentaire quand même. Dès lors que c’est Senelec qui a agrée Atps pour recevoir les payements de ses factures, à l’heure des nouvelles technologies – qui passionnent tant leur nouveau ministre de tutelle, Mister 15%-, elle devrait se donner les moyens de savoir, à la minute, si tel ou tel client a payé chez son partenaire. C’est cela être compétent. Tout le reste, c’est des plans…
À part ça, bien entendu, on attend avec impatience le plan Takkal qui va faire notre bonheur.
Alors, de quoi se plaint-on ?
Par Pape Samba KANE
10 Commentaires
Dddddddddddddd
En Mars, 2011 (14:07 PM)Omar
En Mars, 2011 (14:16 PM)Omar
En Mars, 2011 (14:17 PM)Omar
En Mars, 2011 (14:17 PM)Leuklelievre
En Mars, 2011 (14:21 PM)Wak Sel
En Mars, 2011 (14:22 PM)Dadis
En Mars, 2011 (18:59 PM)Homie
En Mars, 2011 (21:15 PM)TOUS ENSEMBLE NOUS VAINCRONS POUR LE BONHEUR DE NOTRE PATRIE ET DE NOS ENFANTS DEMAIN !!!!
Lucidité En Mouvement
En Mars, 2011 (00:51 AM)C'et Moi
En Mars, 2011 (06:47 AM)Participer à la Discussion