Sept clandestins morts et un rescapé remis à la police sénégalaise

Dakar, 26 oct (APS) - La marine espagnole a remis vendredi à la police sénégalaise les corps sans vie de sept émigrés clandestins et d'un jeune homme rescapé du naufrage d'une embarcation qui tentait de joindre l'Espagne.

Repêchés il y a trois jours au large des côtes bissau-guinéennes, les dépouilles mortelles et le miraculé du voyage sont arrivés en fin d'après-midi au port de Dakar, à bord du bateau-hôpital espagnol ''Esparanza Del Mar'', a constaté un reporter de l'Aps. Ils ont été ensuite évacués dans un hôpital de Dakar.

‘'Effectivement, il s'agit d'un voyage clandestin vers l'Espagne'', a précisé Médoune Diouf, chef du Commissariat spécial de police du Port autonome de Dakar (PAD).

‘'Il faut souligner que l'embarquement n'a pas eu lieu au Sénégal. C'est à Nouadhibou (Mauritanie)'' qu'il a pris départ, a souligné M. Diouf, ajoutant que le naufrage de l'embarcation est survenue une vingtaine de jours après son départ des côtes mauritaniennes.

Une cinquantaine d'autres personnes dont des Maliens, des Sénégalais et des Guinéens, qui étaient à bord de l'embarcation, sont portés disparus, a annoncé jeudi la police sénégalaise.

Le rescapé, très épuisé, est un Sénégalais, a fait savoir Diouf qui s'est gardé de révéler son identité.

Les candidats au voyage vers l'Europe ont été repêchés ‘'dans la zone de compétence maritime'' du Sénégal, à quelque 300 Km au nord du Cap-Vert, environ 800 km à l'ouest du Cap-Blanc (Mauritanie), a affirmé le capitaine de vaisseau Jean-Baptiste Faye.

‘'Je ne sais pas de quelle nationalité ils sont. C'est l'enquête (de la police) qui pourra déterminer cela'', a ajouté M. Faye, responsable du centre de coordination des secours de la marine sénégalaise.

‘'Dakar a été choisi pour accueillir'' les dépouilles mortelles et le rescapé ‘'dans le cadre de sa participation à l'opération de secours maritime international'', a-t-il poursuivi.

Un dispositif de surveillance des côtes sénégalaises par la police locale, alliée à celles de plusieurs pays européens, a donné un coup de frein aux départs d'émigrants clandestins à partir du Sénégal. Dénommé Frontex, ce dispositif mis en place en 2006 se poursuit jusqu'en juillet 2008.

ESF/BK