Faible marge de bénéfice, volatilité du prix du carburant, niveau élevé des impôts. Les gérants des stations-services ne peuvent plus se satisfaire de leur situation. En conférence de presse avant-hier, leur association invite l’Etat à réagir d’urgence en leur accordant une marge de 20 francs, comme leurs collègues de la sous-région.
«Chaque mois qui passe, un gérant trépasse.» Voilà la formule choc trouvée par l’Association des gérants de stations-services du Sénégal pour rendre compte des difficultés auxquelles la corporation fait face. Si l’on en croit le président Amadou Diop Sall, 80 d’entre eux ont quitté le secteur l’année dernière. Et si l’on y prend garde, d’autres vont suivre, car ceux qui sont restés le sont parce qu’ils nourrissent l’espoir que ça changera bientôt. Si leurs doléances sont nombreuses, la principale reste la question de la marge bénéficiaire.
«On ne comprend pas que le carburant coûte aujourd’hui deux fois plus cher que ce qu’il coûtait il y a 10 ans et que la marge ne change pas», déplore Pape Mbodji, par ailleurs député. Les gérants soutiennent qu’ils ne peuvent plus «survivre» avec une marge de 10,5 f Cfa sur le litre de carburant. Ce qu’ils veulent, c’est avoir la moyenne de la marge dans la sous-région. Celle-ci est de 18 francs en Côte d’Ivoire, 20 francs au Mali, 21 francs en Guinée, etc. l’idéal pour eux est donc de gagner 20 francs sur le litre.
En plus, en dehors de la faiblesse de ce qu’ils gagnent sur le litre, les gérants sont confrontés à des problèmes de perte liés à la volatilité du produit. Le président explique qu’à la réception du produit, celui-ci est chaud. Or, avec l’augmentation de la température, le carburant augmente de volume. Inversement, il baisse de volume quand il se refroidit. Ce qui fait que quand il sera vendu frais, il y aura nécessairement une perte de volume évaluée à 5 litres sur les 10 000. Pour quelqu’un qui bénéficie de 10 500 F Cfa sur les 10 000 litres, les 5 litres perdus, en raison de 850 francs le litre, lui coûtent 4 250 frs, soit 42% de son gain. Malgré cette perte, il n’y a jamais eu «un système de correction», regrette-t-il.
Sur ce point, il faut dire que les gérants étaient victimes de leurs partenaires, c’est-à-dire les fournisseurs qu’ils appellent majors dans leur jargon. «Nous avons investi notre argent sans vraiment connaître le secteur. Et comme vous le savez, les autres ne nous l’apprendront pas», avoue M. Diop Sall. «Mais nous avons rencontré hier le comité national des hydrocarbures qui nous a fait savoir que nous ne devons pas supporter la volatilité», révèle le secrétaire général, Ibrahima Fall.
Rangez-nous dans la catégorie des Pme
Une autre incompréhension dont ils se disent victimes est relative au paiement des impôts. A les en croire, l’Etat les a logés dans la catégorie des grandes entreprises, parce qu’ils ont des chiffres d’affaires qui s’évaluent à des milliards. Ce qui, selon eux, découle d’une mauvaise interprétation. «Les milliards dont on parle sont pour les majors et non pour nous. Tout calcul fait, nous ne gagnons pas plus de 24 millions par an», rectifient-ils. Par conséquent, ils demandent leur classement dans la catégorie des Pme qui, selon eux, correspond à leur niveau. Ils attendent également des majors qu’ils revoient les peines et soins, notamment qu’ils s’arrêtent à la marge officielle fixée par l’Etat.
Pour trouver des solutions à tous ces soucis, ils ont rencontré le ministre de l’Energie Aly Ngouille Ndiaye, la direction des Impôts et Domaines, le comité national des hydrocarbures ainsi que les majors. C’est ainsi qu’un début de solution aurait été trouvé, étant donné que Pape Mbdji a annoncé avoir vu le ministre qui lui a dit avoir donné des instructions pour que la marge soit revue.
6 Commentaires
Peulh Bi
En Juin, 2013 (16:16 PM)Je ne peux pas m'expliquer que le constructeur de la voiture specifie par que le reservoir contient par exemple 55 litres et que la pompe affiche 60L ou plus au plein.
La qualité du produit aussi fait douter pour certaines stations services.
Ceci n'est qu'un soupçon et c'est à l'Etat de controler.
Cap Skirring
En Juin, 2013 (16:40 PM)De toute facon nous entendons chaque matin du nouveau sur les clients : tu m as mis de l air il ya de l eau dans ton gazole tu t ai déjà payé .Nous finirons à vous remplir des bouteilles d un litres transparents que vous même vous foutrez dans vos réservoirs t là vous la fermez
Calcul
En Juin, 2013 (18:15 PM)Gerants
En Juin, 2013 (22:26 PM)Peulh Bi
En Juin, 2013 (09:58 AM)merci Palom...! Aw rek malégen fang !!
Si si tu portes bien ton nom, je ne demanderai pas d'aller vendre un autre carburant qui s'applelle "Sum-Sum" à la plaçe du gazole.
Merci tout de même de m'avoir éclairé..j'avais tout simplement des soupçons...
Cap Skirring
En Juin, 2013 (12:21 PM)Participer à la Discussion