Si la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Tambacounda suit le réquisitoire du procureur Aliou Dia, le guérisseur S. J. Diatta âgé de 49 ans en fuite sera traqué jusque dans son dernier retranchement. Il passera les 15 prochaines années en prison.
Accusé de viol par sa fille aînée âgée de 16 ans, il a été jugé par contumace. Selon l'acte d'accusation, les faits remontent au 5 septembre lorsque son papa Mohamed S. Diatta, chef de village de Médina Yaran, dans la commune de Nétéboulou, se présentait au poste de la gendarmerie de Gouloumbou en compagnie de sa petite fille N. C. Diatta âgée de 16 ans. Il déclare aux gendarmes que cette dernière aurait été sexuellement abusée par son propre père S. J. Diatta. Il expliquait que son fils Souleymane Diatta avait eu la fille N. C. Diatta avec la nommée M. Mansaly et que depuis son bas âge, il l’avait perdu de vue, celle-ci étant partie avec sa maman. Il ajoutait qu’ayant finalement eu des nouvelles de sa petite fille en 2020, il lui avait demandé de venir passer la fête de la Tabaski avec lui. Il disait que 5 jours après son fils S. J. Diatta avait débarqué à la maison et il lui avait présenté sa fille. Poursuivant, le chef de village Mohamed S. Diatta faisait savoir que le jour où sa petite fille devait rentrer, S. J. Diatta avait prétexté qu’il devait prendre de l’argent quelque part et que sa fille devait l’accompagner. Cependant, il avait disparu pendant une semaine avec sa fille sans donner de nouvelles. A sa grande surprise, M. Mansaly l’avait appelé au téléphone pour l’informer que sa fille avait été violée par son papa. N. C. Diatta entendue, déclare que son papa une fois à la maison l’avait convaincue malgré son refus, à venir dormir avec lui et durant la nuit il s’était mis à la caresser avant de la menacer de la tuer si jamais, elle le dénonçait. Elle ajoutait que son papa l’avait invitée à l’accompagner dans un village voisin. Elle informait avoir dormi cette nuit-là avec son papa dans le même lit et qu’il l’avait déshabillée avant de monter sur elle. N. C. Diatta était ensuite soumise à un examen gynécologique qui montrait « une déchirure hyménale située à 6h, 10h et 13 h d’allure ancienne ».
Après l’ouverture de la procédure d’information judiciaire, le grand-père de la fille et le chef de village sont entendus à nouveau. Le grand-père affirmait que sa petite fille lui avait révélé avoir été violée la première nuit quand son papa était venu et une seconde fois lors de leur périple. Un mandat d’arrêt émis par le parquet et le juge d’instruction étant revenu infructueux, il a été finalement renvoyé devant la chambre criminelle du Tgi de Tambacounda du chef de viol commis par ascendant. Le dossier a été évoqué par contumace. Le Président Camara a mis l'affaire en délibéré au 5 septembre prochain.
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