Le dossier de la tuerie de Boffa Bayotte est réouvert. Le juge d'instruction a entamé hier les auditions dans le fond après 2 ans et 6 mois de détention provisoire des prévenus. C'est le journaliste René Capain Bassène, par ailleurs chargé de mission de l'Agence Nationale pour la Relance des Activités économiques en Casamance (ANRAC), qui a ouvert le bal. Selon L'As, il était assisté, lors de son face-à-face avec le juge d'instruction, par Me Ciré Clédor Ly.
Selon l'avocat, le sieur Bassène est accusé de tous les maux de la terre. Comme si cela ne suffisait pas, regrette-il, le juge d'instruction a ajouté un nouveau chef d'accusation. Il a inculpé René Capain Bassène de sortie irrégulière de correspondance. Soupçonné d'être le cerveau de la bande qui a tué 15 coupeurs de bois, René Capain Bassène est également poursuivi, d'après son conseil, pour association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel, assassinat et tentative d'assassinat, détention d'armes sans autorisation et vol commis en réunion.
Sur un autre registre, René Capain Bassène s'est plaint, devant son avocat, d'être victime de torture. Ce que Me Ciré Clédor Ly a déploré. La robe noire constate, pour le dénoncer, que, de plus en plus, des personnes arrêtées pour certaines infractions se plaignent de tortures. "C'est grave", clame-t-il. A l'en croire, René Capain Bassène l'a soutenu. Même si ce sont des allégations, il renseigne que dans la semaine, il y a eu plusieurs dossiers où les personnes ont parlé de torture venant de personnes très respectées dans ce pays.
L'avocat relève que la gendarmerie qui est considérée comme la crème des forces de défense et de sécurité est de plus en plus accusée de tortures. Auparavant, dit-il, c'était la police, mais on entend de moins en moins des tortures de la police parce qu'il y a eu des poursuites judiciaires contre des flics. Me Ciré Clédor Ly pense que c'est un phénomène qu'il faut suivre de près.
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