Au nom des populations de la zone des Niayes, le maire de la commune de Notto-Gouye-Diama, Maguette Mbaye, a décrié « une exploitation abusive de la ressource » par les industriels implantés dans la région de Thiès, qui, s’offusque-t-il, « après avoir accaparé des terres arables de la zone, disputent la ressource eau aux agriculteurs des Niayes qui assurent 80 % de la production nationale de légumes ».
Les populations dont il porte la parole dénoncent une énième fois « l’exploitation à outrance de ladite ressource par les unités industrielles, qui se traduit par l’affaissement de la nappe phréatique avec des conséquences terribles sur la disponibilité de l’eau pour les activités agricoles ».
C’est à Keur Mbir Ndao, localité à vocation agricole où l’eau se fait de plus en plus rare, située dans la commune de Diender (département de Thiès), que se sont retrouvées les populations de la zone des Niayes, pour déplorer « une situation de raréfaction de l’eau dont souffrent les maraîchers et arboriculteurs, en plus des difficultés qu’éprouvent les femmes pour accéder à l’eau potable ».
Manoumbé Diop, un producteur de la place, remarque que « là où il fallait, jusque dans un passé récent, creuser 3 m pour atteindre la nappe, il faut aujourd’hui aller jusqu’à 14 m de profondeur ».
Pis, relèvent les populations, « les services offerts par la Sénégalaise des Eaux ne sont pas ce qu’ils devraient être. L’eau ne coule des robinets qu’aux environs de 3 h du matin et pourtant ce sont les populations qui se sont cotisées pour payer les frais de la pose des conduites d’eau des installations du lac de Guiers à Keur Mbir Ndao ».
Des difficultés qui, à en croire les populations, « ont commencé à se faire jour avec l’implantation des unités industrielles sur le plateau de Thiès et particulièrement dans la zone de Pout ».
Aussi de remarquer : « Les analyses sont avérées et le constat d’épuisement de la nappe est bel et bien prouvé avec la forte consommation d’eau d’industries comme Kirène, les Industries chimiques du Sénégal, la Cimenterie Dangote, entre autres. Ces « impactés » signalent que « la cimenterie a été autorisée à installer dans cette même zone de Pout Nord sa centrale électrique à refroidissement par eau. Ce qui fait qu’à elle seule, elle consomme 1,5 million m3 d’eau, correspondant à 10 % de l’eau exploitée par la SDE dans cette zone pour alimenter la capitale ».
Un état de fait qui traduit « toute la gravité de la situation quand on sait que 80 % de la production nationale en légumes proviennent de cette zone des Niayes », déplorent les populations qui insistent sur « la problématique qui est là et s’impose d’elle-même ».
1 Commentaires
Ngor
En Janvier, 2024 (20:41 PM)merci
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