Après 4 matches joués dans ces éliminatoires Can-Mondial 2010, les Lions n’ont toujours rien promis au niveau du jeu. En fait, c’est surtout une équipe sénégalaise besogneuse qu’on a vue, à Dakar comme à l’extérieur, et qui s’est surtout illustrée sur les balles arrêtées. Une stratégie assez réaliste, mais qui a ses limites. D’où l’urgence pour le sélectionneur national d’apporter des alternatives, tant au niveau de l’animation du jeu que du choix des hommes.
«Si les balles arrêtées n’existaient pas au foot, comment les Lions allaient faire pour marquer des buts ?» Cette remarque taquine mais assez pertinente d’un technicien sénégalais, renvoie au jeu des Lions qui laisse toujours à désirer. Les hommes de Lamine Ndiaye semblent miser surtout sur les balles arrêtées pour trouver la faille. La preuve : sur les six (6) buts marqués à l’issue des quatre (4) matches joués, les quatre (4) réalisations l’ont été sur balles arrêtées.
D’abord, contre l’Algérie (1-0) à Dakar, avec l’unique but signé dans les dernières minutes du match par Abdoulaye Diagne Faye sur un corner tiré par Frédéric Mendy. Ensuite, face au Liberia à Monrovia (2-2), avec le premier but sénégalais inscrit par El Hadji Diouf suite à une déviation de la tête de Pape Malickou Diakhaté, toujours sur un corner de Frédéric Mendy. Et enfin, samedi dernier, contre les Libériens (3-1) pour le compte de la manche retour à Dakar où les deux premiers buts sénégalais sont intervenus à la suite de coups francs. Le premier botté par Diouf sur la tête de Ibrahima Sonko. Et le second joué par Frédéric Mendy, et repris de la tête dans l’axe par Mbaye Lèye pour Diouf. «On a eu beaucoup de réussite sur les balles arrêtées parce qu’on les a bien travaillées aux entraînements», s’est enflammé Malickou Diakhaté à la fin du match contre le Libéria. A ce jeu, il est vrai que les Lions ont fait des progrès appréciables, avec surtout les défenseurs qui se sont illustrés en se transformant en buteurs (Diagne Faye, Cheikh Guèye, Sonko).
Mais cette stratégie d’attaque, que les spécialistes assimilent à un «réalisme froid», présente des limites. Car elle a tendance à masquer les déchets notés au niveau du jeu des Lions et qui sont devenus récurrents. En clair, à défaut de cracher sur les buts inscrits sur coup franc, il urge aussi d’avoir d’autres alternatives ; d’avoir certaines garanties au niveau de la production du jeu de l’Equipe nationale. Et pour reprendre les propos d’un technicien averti : «Les fondamentaux du jeu sont importants et nécessaires.» Et demain, si la réussite au niveau des balles arrêtées n’est pas au rendez-vous, il restera toujours le jeu, au moins.
C’est ce que Lamine Ndiaye et ses adjoints du staff technique doivent comprendre, en arrêtant de se réfugier derrière les balles arrêtées…gagnantes, pour masquer les lacunes du jeu de l’équipe. Pour masquer les déchets notés au niveau de l’animation du jeu. Pour masquer le mauvais coaching, servi maladroitement, par moments. Cela fait beaucoup pour une équipe qui, en dépit de sa place de leader du Groupe 6, doit aller décrocher un résultat positif en Algérie, en septembre prochain, pour baliser la voie qui mène en direction du Mondial 2010. Avant de terminer par la Gambie en octobre.
Mais il est vrai que la tâche ne semble pas aisée pour le sélectionneur national. En témoigne la prestation des Lions samedi dernier contre le Lone Star. Malgré quelques changements notés au sein de l’équipe, avec la titularisation de Ousmane Ndoye et Mbaye Lèye, et le retour de Kader Mangane, la pauvreté du jeu des Lions s’est encore beaucoup fait sentir. Entre la transmission lente de la balle, l’absence d’un circuit préférentiel, l’inexistence de percussion au niveau des couloirs (malgré la grosse activité de Issiar Dia), l’absence d’un meneur de jeu (Diouf est loin d’avoir le profil), Lamine Ndiaye a un immense chantier à défricher. Septembre, c’est si loin… si près.
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