Osvaldo Piazza (72 ans), l'ancien défenseur international argentin de l'AS Saint-Étienne (1972-1979), estime que River Plate n'a pas pris la bonne décision en refusant de jouer à huis clos, samedi, alors que la pandémie de COVID-19 commence aussi à toucher l'Argentine.
« Comprenez-vous le refus de River Plate de jouer lors de la première journée de la Coupe de la Superliga, samedi dernier ?
Je comprends qu'il veuille protéger ses joueurs du Coronavirus. River a d'ailleurs décidé de fermer ses portes à partir de samedi et jusqu'à une date indéterminée. Les joueurs ne voulaient pas jouer non plus. Mais leur syndicat leur a expliqué qu'ils étaient obligés de jouer contre leur volonté. Personnellement, je pense que River a eu tort.
Pourquoi ?
Il y a différentes façons de se faire entendre et comprendre, pour protéger ses joueurs. Là, River a décidé tout seul. C'est un peu comme si le club a dit : « Je suis River, je peux me permettre et décider ce que je veux. » Il l'a annoncé en publiant son communiqué vendredi, soit la veille de ce match, et alors que l'Atlético Tucuman, situé à 1 100 kilomètres au nord-ouest de Buenos Aires, était déjà arrivé sur place. River aurait au moins dû se présenter avec ses joueurs, toucher le ballon, se laisser marquer un but et quitter le terrain. Il aurait perdu sur tapis vert et il se serait évité de lourdes sanctions.
Vous pensez que la commission de la Coupe de la Superliga osera sanctionner « los Millonarios » ?
Aucun dirigeant de River n'y siège. River estime qu'il n'a pas été aidé lors du dernier match de Championnat et que c'est à cause de ça qu'il a perdu le titre au profit de Boca Juniors. À mon avis, c'est aussi à cause du fait qu'il a finalement perdu le titre d'un point, si River a réagi comme ça, en refusant de jouer. Il pensait qu'il ne risquait rien. Le problème, c'est que l'Atlético Tucuman s'est présenté au Monumental samedi, et il a trouvé les portes fermées. Pendant ce temps-là, les autres clubs ont joué, en appliquant les consignes du gouvernement argentin de faire jouer les matches à huis clos.
Les écoles sont fermées jusqu'au 30 mars
L'urgence sanitaire se révèle donc moindre en Argentine qu'en France ?
Oui, ce lundi, il n'y a guère plus de cinquante cas de recensés. On nous a apporté le coronavirus dans notre pays. Ce sont des voyageurs, qui n'ont pas dit qu'ils venaient de voyager, qui l'ont fait rentrer. 80 % revenaient d'Italie. Le reste, d'Espagne, d'Allemagne, d'Angleterre et de France. Cela fait plus d'une dizaine de jours qu'une première personne, très faible car déjà atteinte d'un cancer des poumons, est décédée du coronavirus. La deuxième se trouve originaire de la province du Chaco (au nord de l'Argentine). C'est pour cette raison que le président de l'Argentine a parlé à la télévision, hier.
Pour annoncer des mesures similaires à celles déjà prises en France ?
Oui. Les écoles sont fermées à partir d'aujourd'hui et ce, jusqu'au 30 mars. Du coup, je me retrouve avec mon petit-fils à la maison. Mais bon, en principe, les enfants ne risquent rien. Ce sont plus les gens de plus de 65 ans.
« Le prix des gels hydroalcooliques a été multiplié par dix »
Comme réagissent les Argentins ?
On a déjà connu des crises très graves, dans le pays. Mais depuis l'allocution du président, c'est de la folie, à Buenos Aires. Les gens ont peur. Ils achètent des pâtes, comme s'ils se préparaient à la guerre. Le prix des gels hydroalcooliques a été multiplié par dix. Comme les masques de protection. Tout le monde essaie de profiter de cette crise sanitaire. C'est exagéré. Mais bon, nous, les Argentins, on a un peu la mentalité italienne. Il faut quand même qu'on se protège. »
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