Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rejeté le 18 septembre l’appel du Wydad de Casablanca, qui avait contesté la décision de la CAF d’attribuer la Ligue des Champions africaine 2018-2019 à l’Espérance Tunis. Le club tunisien en est officiellement le vainqueur.
La finale de la Ligue des Champions africaine 2018-2019 restera donc dans les mémoires comme la plus longue de l’histoire du football. Commencée le 31 mai 2019, lors de la finale retour à Radès (1-1 à l’aller à Casablanca), elle s’est achevée le 18 septembre 2020 à Lausanne, en Suisse, suite à une décision du Tribunal arbitral du sport (TAS).
« La Formation du TAS a établi en particulier que la décision des joueurs du WAC de ne pas reprendre la partie après l’interruption de la finale retour à la 59e minute du match constituait bien un abandon au sens de l’article 148 du Code disciplinaire de la CAF. En conséquence, l’Espérance Tunis reste le vainqueur de la Ligue des Champions 2018-2019. » Une décision venue confirmée le verdict de la CAF rendu il y a un an, et que le WAC avait contesté devant la juridiction lausannoise.
« Passer à autre chose »
Ce verdict n’a pas déclenché de scènes de joie à Tunis, où les supporters de l’Espérance avaient fêté le titre plus d’un an auparavant, le 15 septembre 2019, quand la commission d’appel de la CAF avait fait des Sang et or le lauréat de l’édition.
« Ce n’est pas vraiment une surprise. Nous nous y attendions. Le TAS, à nos yeux, ne pouvait que confirmer la décision de la CAF », affirme Riadh Touiti, le président de la commission juridique de l’Espérance.
« Cette décision du TAS vient mettre un terme à une très longue affaire. Mais on ne peut pas en vouloir au Wydad, qui a simplement défendu ses droits, comme il en avait la possibilité, et qui se devait de le faire, notamment par rapport à ses supporters. On ne peut donc pas parler d’une obstination de la part du club marocain. C’était un dossier complexe, difficile, coûteux également en frais divers, mais aujourd’hui, il faut passer à autre chose. »maroc
Un scénario à rebondissements
Pendant plus d’un an, deux des meilleurs clubs africains ont rejoué dans les prétoires une finale qui n’est jamais allée à son terme sur le rectangle vert, comme il est d’usage.
Le 31 mai 2019, après le match nul entre les deux équipes lors du match aller disputé une semaine plus tôt à Casablanca, la finale retour, disputée à Radès, est interrompue au bout de cinquante-neuf minutes, alors que les Tunisiens mènent 1-0. En effet, l’arbitre gambien Bakary Gassama a refusé un but aux Marocains. Ces derniers exigent l’utilisation de la VAR (assistance vidéo à l’arbitrage) et, en apprenant que celle-ci ne fonctionne pas, décident de quitter le terrain, pour ne jamais y revenir.
Dans une confusion totale, Ahmad Ahmad, le président malgache de la CAF, remet toutefois le trophée à Khalil Chemmam, le capitaine de l’Espérance.
Le 5 juin, le Comité exécutif de la CAF décide de faire rejouer ce match sur terrain neutre.
Une décision surprenante, puisque les règlements précisent que le résultat d’un match ne peut pas être invalidé en raison d’une défaillance de l’arbitrage vidéo.
C’est à partir de cet instant que la machine juridique se let en marche. Les deux clubs, qui revendiquent chacun la victoire, décident alors de saisir le TAS.
Le 31 juillet 2019, le Tribunal arbitral du sport rend un verdict déclarant le Comité exécutif de la CAF « incompétent » pour décider de faire rejouer la finale retour.
Il laisse aux « organes compétents » de l’instance le soin de trancher le litige. « Une décision à l’africaine », ironise alors une source tunisienne jointe par Jeune Afrique.
Le 7 août, la commission de discipline de la CAF entérine dans un communiqué, à sa façon, la victoire de l’Espérance.
Dans un nouvel épisode de ce feuilleton estival mettant à rude épreuve les nerfs des supporters des deux clubs, mais suivi avec délectation par les observateurs neutres, elle écrit « que le Wydad est perdant de la finale retour par forfait. » Elle inflige une amende de 17 800 € aux Marocains « pour abandon de match. »
Et au mois de septembre, la CAF déclare l’Espérance vainqueur de la Ligue des Champions 2018-2019. Le Wydad fait appel de ce verdit devant la commission d’appel de la CAF, qui rejette cette demande.
Le club casablancais s’empresse alors de saisir une nouvelle fois le TAS.
« C’est parce que nous avons bon espoir que nous avons décidé de saisir cette instance », déclare alors Saïd Naciri, le président marocain.
Après presque un an de procédure – mise plusieurs mois entre parenthèses pour cause de crise sanitaire – le TAS confirme la décision de la CAF : l’Espérance Tunis est le vainqueur de la Ligue des Champions africaine 2018-2019.
Enfin la fin ?
Jeune Afrique a tenté, sans succès, de joindre Saïd Naciri, ainsi que le service de communication du WAC pour obtenir une réaction officielle. Le club marocain peut encore, s’il le souhaite, saisir le Tribunal fédéral suisse pour tenter d’obtenir un recours en annulation.
Mais cette hypothèse est hautement improbable, selon un juriste : « c’est long, extrêmement coûteux, et très aléatoire : il faudrait que le WAC parvienne à démontrer qu’il y a eu une ambiguïté de procédure de la part du TAS, où que ses droits n’ont pas été totalement respectés. » Le dossier de cet interminable dossier semble désormais définitivement refermé.
La CAF espère désormais que l’édition 2019-2020 ira bien à son terme : les demi-finales, initialement prévues au mois de mai dernier, ont été reportées pour cause de crise sanitaire au 17 et 23 octobre prochains. Le WAC, qui affrontera les Égyptiens d’Al-Ahly, peut toujours espérer inscrire son nom au palmarès pour la troisième fois de son histoire…
Espérance Tunis-Wydad Casablanca : la finale la plus longue de l’Histoire
Par: jeuneafrique.com - Jeune Afrique |
22 septembre, 2020 à 12:09:37
| Lu 3462 Fois |
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Auteur: jeuneafrique.com - Jeune Afrique
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