Eumeu se dévoile à ndamli.sn. Ses débuts, sa
nouvelle écurie, les magouilles qui l’ont poussé à quitter « Boul Falé »… L’ex
bras droit de Tyson, raconte tout. Entretien !
Qu’est ce qui a amené Eumeu Séne dans la lutte ?
J’étais dans une
localité où il y avait beaucoup de champions de lutte, avec mon père, on allait
souvent suivre des combats. Donc, le milieu de la lutte, j’y suis né et j’y ai
grandi. J’ai débuté par les combats de mbapat et à la plage. C’est ce qui m’a amené
dans la lutte
D’où vient le surnom d’Eumeu Séne ?
Mon grand père
s’appelait Eumeu Séne Gueye
Quelle victoire
vous a procuré le plus de plaisir ?
Le combat contre
Gris Bordeaux
Quelle défaite vous a le plus marqué ?
(Il réfléchit).
Celle qui m’avait fait le plus mal, c’est ma défaite contre Gris Bordeaux
Pouvez-vous revenir
sur votre victoire sur Gris Bordeaux?
C’était un combat
contre un adversaire qui m’avait déjà battu et c’était aussi une journée
grandiose. Je me devais de prendre ma revanche parce que la défaite concédée
face à lui dans notre premier combat a un peu freiné ma carrière. J’avais hâte
de lutter une nouvelle fois contre lui. Aussi, j’ai apprécié comment j’ai lutté
ce soir là. C’était un combat où tous les deux nous avons montré du courage et
c’est aussi quelqu’un qui parle très bien, quelqu’un de bien. Ce qui m’a marqué
aussi c’est la relation que nous avons gardé durant et après le duel. La paix
entre nous et le respect mutuel lors des rencontres (ndlr : signature, jour J
et après combat). En plus, comme je l’ai déjà dit, j’étais venu pour prendre
une revanche et seule la victoire m’arrangeait vraiment.
Gris a récemment (après sa victoire contre Baye
Mandione) déclaré que ce combat aurait dû être arrêté par l’arbitre si on se
réfère à la décision arbitrale lors du combat Tapha Tine Elton ?
Les deux combats
sont différents. Le jour d’une victoire est différent de celui d’une défaite.
Il a pris trois ou quatre fois ma jambe sans pouvoir faire quelque chose. Je
pense que ce jour là, c’était le mien. Aussi affirmation, il l’a faite avec
l’euphorie de sa victoire devant Baye Mandione. Je ne pense pas qu’il pourrait
avoir le même discours avec le recul. Dans ce cas de figure, je ne lui en veux
pas. Il s’est exprimé ainsi sur le coup de la victoire. Dieu avait fait que ce
jour là était jour de victoire pour moi. Je n’étais venu que pour une chose,
prendre ma revanche. En plus certains ont dit que je me suis appuyé sur une
planche pour le battre. C’était de l’éponge et cela aurait pu fracturer mon
bras, donc parler d’appui… Tous ceux qui connaissent la lutte savent que cela
pouvait me fracturer la main.
On en salive encore. Ce fut l’un des meilleurs
combats de la saison, peut on s’attendre à un 3ème combat entre vous deux,
histoire de clarification ?
Les combats sont
des allers-retours. On a lutté, il m’a battu. J’ai pris ma revanche. C’est la
lutte et en plus Gris Bordeaux c’est un lutteur qui a sa place dans la cour des
grands et il sait vraiment animer un combat. Il a du folklore et je crois
sincèrement que nos routes se recroiseront à nouveau. (Rires)
Que signifie Tay
Shinger ?
Tay Shinger, c’est
disons, « cœur de Lion ». C’est que tu donnes tout ce que tu as dans le ventre.
Le courage et l’envie.
En novembre 2011, vous avez créé une nouvelle
écurie : Tay Shinger, qu’est-ce qui vous a motivé ?
Dieu a voulu que
les choses se passent ainsi car ce n’est quelque chose que j’ai méditée,
préparée ou mise dans ma tête. Ceux qui me connaissent savent que je suis
quelqu’un qui n’a pas de problèmes. Je suis bien et gentil avec tout le monde.
Je pense qu’il y a eu un manque de confiance, pas de mon côté mais dans l’autre
camp. En plus tout le monde sait ce qui s’est passé aussi. Il est arrivé un
moment où je n’étais plus à l’aise à Boul Falé. De plus, j’ai vu qu’on refusait
de me donner la place qui me revenait.
Tyson disait que Boul falé était la seule écurie
avec 2 VIP, est ce que votre départ confirme le fait qu’il faut forcément un
leader pour chaque écurie ?
Non, pas forcément. Dans mon écurie, il y a Jordan, Pape
Cargo, Khadim Ngom, Eumeu Séne n°2… Il y a de grands champions dans l’écurie et
on peut tous être des têtes de file. Il faut juste voir la lutte comme un bœuf
tué et séparé en plusieurs tas. Chacun doit aller vers le tas qui lui est dû.
Nos chemins ne se croisent pas. Chacun d’entre nous doit faire le travail
nécessaire pour avoir la capacité d’aller prendre le tas qui lui est destiné
tranquillement. Ce que je demande à Dieu, c’est que les personnes qui m’ont
fait confiance en rejoignant mon écurie deviennent plus forts que moi ou que
nous devenions tous des champions pour pouvoir vivre de la lutte.
Si Tyson avait
arrêté sa carrière après sa défaite contre Balla Gaye 2, Eumeu serait il
toujours parti de Boul Falé ?
Comme je l’ai
expliqué, je pense que si l’affaire (qui l’oppose à Luc Nicolaï) n’avait pas
existé, je ne pense pas que j’aurais quitté l’écurie Boul Falé. Je ne suis
jamais allé contre lui (Tyson). C’est mon grand frère et il le restera. Je n’ai
pas de problème de diriger ou d’être dirigé (il le jure). Pour moi c’est une
société, les gens doivent travailler et récolter les fruits. J’arrivais à
décrocher des cachets intéressants alors que j’étais en seconde position.
Sincèrement, je n’en faisais pas un problème. Je ne vis pas ces affaires de
numéro 1. Il y a que notre Créateur qui est numéro 1. Je suis très simple et
personne ne peut dépasser le statut d’être humain. Je crois en une chose :
travailler et donner le meilleur de soi. Qu’il soit là ou pas, moi je venais
pour travailler. Chacun pouvait obtenir ce qu’il méritait sans déranger
l’autre. Depuis combien d’années étais-je dans l’écurie ? Aujourd’hui, on voit
des jeunes créer leur propre écurie. Je ne l’ai pas fait. Mais les choses sont
arrivées à un niveau où il y avait un vrai manque de confiance. Et quand tu
décroches un combat, il y a beaucoup de choses qui se font dans ton dos. Une
fois les masques tombés, il faut savoir qui on est et ce qu’on veut.
2 Commentaires
Ah
En Février, 2012 (21:20 PM)Hi
En Février, 2012 (09:58 AM)Participer à la Discussion