Triste fin de carrière pour un champion. Nombre d'amateurs de lutte auraient déjà fini de faire le constat, avec notamment la suspension pour trois ans du chef de file de l'écurie Boul Falé. En plus de cette sanction, le Comité national de gestion (Cng) de lutte avec frappe a décidé de réquisitionner les 75 % du reliquat (30 millions de francs Cfa) de Mohamed Ndao ‘Tyson’. C'est l'information livrée, hier en début de soirée par le président dudit comité, Dr Alioune Sarr. ‘Suite au combat qui a opposé Bombardier et Tyson, nous avons eu à constater l'abandon de Tyson. Le bureau, après avoir exploité les différents rapports du corps arbitral et des superviseurs, a pris les décisions suivantes : le lutteur Mohamed Ndao ‘Tyson’ est suspendu pour trois ans avec une rétention de 75 % de son reliquat’, informe le président du Cng. Une décision retenue par les dix membres du bureau du comité, lors de sa réunion hebdomadaire d'hier à son siège, au stade Léopold Sédar Senghor.
De l'avis du patron de la lutte avec frappe, les faits sont assez graves. ‘En matière de sport, l'arbitre est le maître du terrain. Nous pensons que tout sportif doit respecter l'éthique de notre jeu à savoir les règlements en cours. nous avons constaté malheureusement qu'hier (dimanche), Mohamed Ndao Tyson n'a pas respecté cela’. A en croire le Dr Alioune Sarr, les seuls reproches faites au chef de file de l'écurie Boul Falé reposent sur son refus de continuer le combat après une décision de l'arbitre. ‘Il a quitté l'enceinte au moment où le combat n'était pas terminé. Il y a eu une première action. L'arbitre et les juges ont retenu qu'il n'y avait pas de chute nette. Et qu'il fallait reprendre le combat. C'est ce moment qu'a choisi Mohamed Ndao Tyson pour quitter l'enceinte’, regrette-t-il.
Interpellé sur une certaine lourdeur de la sanction, le président du Cng dira que le bureau a appliqué à la lettre le règlement en se reposant sur les articles 15, 16, 23 et 25. ‘Le règlement est très clair en disant que quand un lutteur abandonne et quitte l'enceinte, il est puni. Et cela va de la rétention pécuniaire aux sanctions administratifs que nous avons appliquées’, précise-t-il. Ainsi, le président du Cng explique la démarche du bureau par les conséquences graves que l'abandon de ‘Tyson’ aurait pu causer. ‘Tyson est allé au-delà de ce qu'il a incarné durant les dix ans qu'il a régné dans l'arène. C'est-à-dire, le jeune Sénégalais, travailleur, gagnant sa vie honnêtement à la sueur de son front. Nous pensons qu'hier, il n'a pas gagné à la sueur de son front. Quelles que soient les choses qu'on pourrait reprocher au trio arbitral (...) imaginer un seul instant, hier (dimanche) que ces soixante mille personnes passionnées, déferlent sur le stade, à travers les quartiers...’, s'est interrogé Alioune Sarr.
Revenant sur les images du combat, le patron du Cng avoue ‘avoir visionné, comme pas mal de Sénégalais, les différentes positions. Sur certaines vidéos, un des lutteurs semble avoir posé sa tête en premier, sur d'autres, c'est l'autre lutteur. C'est ce qui a fait la sagesse de l'arbitre pour demander aux deux lutteurs de reprendre le combat’. Au-delà de la sanction, le champion restera tout de même le champion, a tenu à rappeler Alioune Sarr. ‘C'est un modèle pour notre jeunesse. Ce n'est pas parce que Tyson a fait une faute aujourd'hui, qu'il ne faudrait pas reconnaître ce qu'il a apporté à l'arène. Même si d'autres, avant lui, ont apporté leur pierre de façon significative’, note le docteur Sarr.
Après la décision du bureau fédéral, l'écurie Boul Falé ne dispose plus que de quelques heures pour porter réclamation. Même si, jusqu'à hier, le bureau a indiqué n'avoir reçu aucune contestation du camp de ‘Tyson’. Un recours qui devrait être étudié par la commission des disciplines et règlements, fait savoir le président du Cng de lutte. Avec cette sanction, le chef de file de l'écurie Boul Falé court-il ainsi vers une retraite anticipée ? Nos tentatives de recueillir les réactions du camp de ‘Tyson’ sont restées vaines.
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