Si l’UEFA essaie de rendre accessible la plus grande des compétitions européennes aux nations «mineures», seuls les cinq plus gros pays (Angleterre, Espagne, Allemagne, Italie, France) seront représentés en huitièmes de finale en février prochain.
Alors que l’UEFA désire diminuer l’écart entre les équipes des grosses nations et le reste, c’est finalement l’inverse qui semble se passer ces dernières années. En 2015-2016, cinq équipes «mineures» s’étaient qualifiées pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions (La Gantoise, le PSV, Benfica, le Dynamo Kiev et le Zénith Saint-Pétersbourg). En 2017-2018, trois formations hors du top 5 européen avaient atteint le cap des matches à éliminations directe (Bâle, Donetsk, Besiktas). La saison passée, on avait déjà senti une régression, avec seuls l’Ajax et le FC Porto hors top 5 européen, deux clubs qu’on ne peut pas considérer comme mineurs. Cette saison, c’est pire encore : seules des formations françaises (OL, PSG), anglaises (Manchester City, Liverpool, Tottenham, Chelsea), espagnoles (Real Madrid, FC Barcelone, Valence, Atlético), italiennes (Juventus, Atalanta, Naples) et allemandes (Leipzig, Bayern, Dortmund) se sont qualifiées. Une première dans l’histoire de la compétition.
1 - Toutes les équipes qualifiées pour les 8es de finale de la Ligue des Champions 2019/20 sont issues des 5 grands championnats européens ????????, une 1e dans l’histoire de la compétition. Puissants. pic.twitter.com/8S9kI7mbjd
— OptaJean (@OptaJean) December 11, 2019
Une statistique qui montre la mainmise des gros clubs sur la Ligue des champions. Au vu des revenus générés par ces derniers, et des dotations en cas de qualification (10 millions d’euros pour la qualification en huitièmes, sans compter les droits TV), la tendance ne va pas vers une réduction de l’écart, que ce soit en terme de résultats ou de puissance financière. Si l’on regarde l’ensemble des groupes, seuls le Red Bull Salzbourg et le Chakhtar Donetsk ont ainsi pu espérer renverser la hiérarchie, échouant lors de l’ultime journée.
Un argument en plus vers une Superligue européenne ?
Faut-il tenter de changer cela, ou au contraire favoriser la création d’une Superligue européenne ? Ces derniers temps, les gros clubs - le Real Madrid de Florentino Perez en tête - essaient de faire pencher la balance en faveur de la deuxième option, avec la volonté de voir s’affronter les meilleures équipes européennes toute l’année. Les résultats des phases de poules de cette année rajoutent forcément du crédit à cette solution. On aurait alors droit à des affiches toutes les semaines, mais ce choix enterrerait quasi définitivement les espoirs des petits clubs au profit des grosses écuries, qui verraient leur statut protégé. Heureusement pour eux, le projet de Superligue n’est pour le moment qu’à l’étude, et pas la solution envisagée par l’Uefa. Mardi soir, l’association des Ligues européennes de football se disait d’ailleurs «fatiguée des menaces venant de quelques clubs riches. Le football professionnel des clubs n’est pas une activité économique privée, réservée à quelques-uns sélectionnés seulement sur la profondeur de leur portefeuille». Dans les faits, si la Superligue n’existe pas encore, la domination des clubs les plus riches est déjà bien réelle.
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