En 2017, l'Afrique devrait générer plus de déchets électroniques que l'Europe, en raison de la consommation exponentielle d'ordinateurs et de téléphones portables sur le continent.
Jeudi, des experts ont prévenu qu'en 2017, l'Afrique générerait plus de déchets électroniques que l'Europe. Ces experts s'exprimaient lors d'un colloque convoqué au siège du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) à Nairobi. L'Afrique pose le défi croissant de la gestion de ses déchets électroniques, qui comprend aussi les télévisions, réfrigérateurs...
Ce phénomène a pour origine "la croissance démographique (...) et le taux de pénétration. De plus en plus de personnes ont accès à ces produits" en Afrique, a relevé Katharina Kummer Peiry, secrétaire exécutive de la Convention de Bâle de 1989, sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et leur élimination. En effet, le continent africain a aujourd'hui dépassé le seuil du milliard d'habitants. "Il faut garder à l'esprit les efforts entrepris à tous les niveaux pour accroître l'accès (notamment aux équipements de communication électronique) cela fait partie du développement", a ajouté cette spécialiste. La progression de ces appareils électroniques en Afrique se fait de manière "exponentielle". D'ailleurs, le Kenya exonère de droits de douane à l'importation les équipements liés aux technologies de l'information depuis 2008, pour favoriser leur pénétration dans le pays. La Zambie a suivi cet exemple en 2011.
Une progression qui doit se faire en accord avec l'évolution du continent
Un rapport du programme Afrique de la mise en œuvre de la convention de Bâle rendu public le mois dernier explique que "le taux de pénétration d'équipements électriques et électroniques, et en particulier d'outils d'information et de télécommunication, demeure bas en Afrique en comparaison à d'autre régions du monde". Mais l'import de ces équipements se fait de manière accélérée comme le note le rapport, qui ajoute que "le taux de pénétration concernant les ordinateurs personnels a été multiplié par dix au cours de la décennie écoulée, et le nombre d'abonnés à la téléphonie mobile par cent". C'est là le cœur du problème. L'Afrique devra gérer le recyclage de ces équipements. Le continent "doit évoluer vers un recyclage plus encadré pour s'assurer que les métaux précieux sont extraits comme il se doit, par exemple, des téléphones portables", a souligné Mme Kummer Peiry.
Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE a affirmé que le recyclage peut être considéré comme un problème potentiel mais aussi comme une chance de développement économique. En effet, il a ajouté qu'à partir "d'une tonne de téléphones cellulaires, une fois retirées les batteries, vous pouvez extraire 3.5 kg d'argent, 340 grammes d'or, 140 grammes de palladium et 130 kg de cuivre". Il a continué en expliquant que le fait de fondre des métaux recyclés "requiert trois à quatre fois moins d'énergie que de fondre des métaux à l'état naturel".
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