L’élection présidentielle qui a lieu ce jeudi ne s’est pas déroulée dans le train-train habituel. L’irruption du web a changé la donne en Algérie et mis en difficulté les communicants notamment ceux du candidat-président Abdelaziz Bouteflika. De l’instantané de la 3G à l’interactivité de Twitter, Internet a pesé sur des démarches vieillottes restées presque à l’ère du fax.
Une 3G qui veille
Lancée quatre mois avant l’élection présidentielle du 17 avril, la 3G a bouleversé la campagne électorale de 2014, en lui donnant un écho inattendu. Les manifestations du mouvement Barakat, opposé au 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika, ont ainsi été largement suivies sur la Toile grâce aux photos et vidéos mises en ligne en temps réel. Les arrestations musclées des manifestants lors des premiers rassemblements, début mars, ont été relayées à vitesse grande V grâce aux tweets instantanés :
"La fronde sociale qui secoue l’Algérie depuis l’annonce de la candidature de Bouteflika a trouvé un relais efficace avec cette technologie dite de "troisième génération"", souligne le journal El Watan dans un article intitulé "En direct des manifs grâce à la 3G".
Ce nouveau rapport de force n’échappe pas aux internautes qui soulignent régulièrement les "avantages"» de la 3G, parfois avec ironie.
Un Twitter qui débat
Des apparitions télévisées du Président-candidat Abdelaziz Bouteflika, aux péripéties ubuesques du candidat malheureux Rachid Nekkaz, en passant par les phrases chocs des candidats en campagne et leurs interventions sur les plateaux des chaînes de TV, tous les épisodes marquants sont allègrement commentés sur les réseaux sociaux.
Par son interactivité immédiate, Twitter devient notamment un lieu d’échanges privilégié où le débat s’engage, comme en témoigne l’apparition de nombreux hashtags autour de l’actualité des présidentielles : #QstcandidatDZ,#SelonAmaraBenyounes, #BenflisFacts,#PoseUneQuestionCommeHabibaEcherrira (allusion à la journaliste Habiba Mahmoudi d’Ennahar TV critiquée pour son ton très agressif envers les candidats qu’elle interroge), #BoutefSong (référence au clip de soutien à Abdelaziz Bouteflika "Notre serment pour l'Algérie" réalisé par une soixantaine d’artistes).
Même si l’usage du site de microblogging reste limité en Algérie avec 45.000 utilisateurs recensés en mars 2013 par la Dubai School of Government sur 38 millions d’habitants, le dynamisme et l’activisme des quelques centaines de twittos algériens a fait ses preuves, transformant les gazouillis de l’oiseau bleu en un véritable vacarme.
Des vidéos qui dénoncent
L’annonce du 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika a provoqué une onde de choc sur laquelle ont surfé les internautes qui ont rapidement posté d’innombrables vidéos parodiques sur les personnalités politiques, les élections et le Président. "Où es-tu Boutef ? Dis-nous où es-tu Boutef ? Sans même pouvoir parler tu veux encore être chef", souligne ainsi le refrain de la chanson "Boutefoutai", inspiré de la chanson "Papaoutai" de Stromae, dont le succès sur la Toile ne faiblit pas.
1 Commentaires
Condoléance ,,,,
En Avril, 2014 (14:25 PM)Participer à la Discussion