
En décidant de facturer l’atteinte de la boîte vocale à ses consommateurs depuis le mois de juin dernier, l’opérateur de téléphonie mobile Orange provoque l’ire des associations de consommateurs. L’Ascosen, qui l’a dénoncé devant l’Artp, parle de vol et demande au régulateur de recadrer la filiale sénégalaise de France Télécoms.
Depuis le lancement de ses nouveaux tarifs au début du mois de juin dernier, l’opérateur de téléphonie mobile Orange a repris la facturation de la boîte vocale, même si l’abonné ne laisse pas de message. Au minimum 2 francs Cfa sont défalqués sur le crédit des abonnés. Ce que dénonce avec véhémence l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen). «Orange nous a du jour au lendemain changé un système pour soi disant une facturation à la seconde et lorsque vous atteignez la boîte vocale de votre correspondant pour deux secondes même, il vous la facture. Ce n’est pas normal. Si quelqu’un tombe sur la boîte vocale sans laisser de message, il est inadmissible de la lui faire payer», a dénoncé, lundi dernier, Momar Ndao, président de ladite organisation consumériste lors d’une journée de concertation nationale sur la mise en œuvre de la portabilité au Sénégal. Il estime qu’un opérateur ne peut imposer à ses clients le changement de son système pour leur faire payer ensuite des services qui ne l’étaient, alors qu’ils n’ont rien demandé. «Orange a 7 millions de clients au Sénégal. Si chaque client paie 60 francs Cfa en atteignant la boîte vocale sans laisser de message, c’est 420 millions de francs Cfa dans ses caisses. Nous trouvons que c’est du vol et il faut corriger cela», souligne le consumériste.
Momar Ndao invite ainsi l’Autorité de régulation des télécommunications et postes (Artp) à recadrer la filiale sénégalaise de France Télécoms. Car, dit-il, si l’abonné tombe sur la boîte vocale de son correspondant parce qu’il y a un défaut de service, on ne doit pas leur faire payer. «On en doit pas payer l’inefficience de Orange», dit M. Ndao. Il rappelle que c’est un vieux débat que les consommateurs avaient avec Sonatel qui disait que c’était un problème de machine. Mais, il a fini par mettre un temporisateur pour régler le problème.
Mais, pour Adama Sidibé, chef du département de la réglementation de Sonatel, cela ne peut être gratuit parce qu’induisant des ressources si l’appel aboutit à des sonneries. «L’opérateur a des charges d’exploitations induis parce qu’il utilise des ressources, que l’appel aboutisse ou pas», dit-il, signalant qu’il y a des clients qui utilisent des ressources de l’opérateur pour faire un bip à un correspondant afin de se faire rappeler par ce dernier. «Nous n’avons pas intérêt à faire certaines choses qui peuvent faire perdre des clients. On sait l’importance de disposer d’un téléphone mais il faut aussi savoir que derrière il y a d’énormes investissements. Je pense qu’il faut avoir raison garder et bien mesurer certains mots. Il faut relativiser les choses», martèle M. Sidibé.
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