Située sur la Rocade de Mbacké près de l’héliport à l’entrée de Touba, la nouvelle gare routière de la cité religieuse essaye de prendre son envol malgré quelques difficultés.
A moins de 48 heures de la célébration du Magal, événement marquant le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme, la nouvelle gare routière est prise d’assaut par les pèlerins.
Sacs à dos ou sachets à la main, de nombreux fidèles mourides débarquent de véhicules venant des quatre coins du Sénégal et des pays de la sous-région.
Dans une ambiance de fête et de ferveur religieuse, certains voyageurs semblent perdus dans cet endroit qui prend aussi les allures d’un marché hebdomadaire, du fait de la ‘’cantinisation’’ qui commence à y prendre forme.
Délocalisée depuis le 17 novembre dernier par les autorités de la cité religieuse pour désengorger la circulation surtout lors des grands événements qu’abrite régulièrement Touba, la nouvelle gare est toujours en chantier.
D’entrée, le visiteur est frappé par le portail en construction, un mur de clôture inachevé et des toilettes sans porte à peine fonctionnelles. Rien ne semble prêt dans cette nouvelle infrastructure implantée sur un site de plusieurs dizaines d’hectares à l’entrée de la cité religieuse.
A l’intérieur, des véhicules de transport urbain sont stationnés sur des pistes aménagées attendant des clients qui commencent à affluer pour le grand Magal. Debout devant une station d’essence, un groupe de femmes, les bagages posés à même le sol, l’air perdues et un peu perplexes, ne cache pas leur étonnement.
Un enfant à califourchon sur son dos, une dame étale sa colère.
‘’J’ai payé 2500 francs CFA de Dakar jusqu’à Touba. Pour le trajet jusqu’à l’intérieur de la ville, les chauffeurs de Taxi demandent 5000 francs CFA’’, fulmine-t-elle.
Comme elle, d’autres usagers peinent à trouver leur marque dans la gare routière. La distance entre l’infrastructure routière et certains lieux mythiques de Touba comme la grande mosquée, le cimetière ont poussé les chauffeurs à augmenter les prix.
Face à cette situation, les bus Tata et les charrettes trouvent leur épingle du jeu. Ils sont pris d’assaut par les nombreux fidèles pour rallier les différents quartiers de Touba.
Assis sur un véhicule de 19 places à moitié ouvert, un boubou traditionnel enfilé, Gora Diop, chauffeur exerçant à la nouvelle gare se réjouit de son nouveau lieu de travail.
''Cet endroit est meilleur que là où nous étions. Ici, il y a quatre toilettes, il y a de l’eau et l’éclairage est très bon ’’, renseigne-t-il.
Selon lui, les voyageurs accèdent facilement à la gare routière sans problème. Vantant les avantages de celle-ci, Cheikh Diop estime qu’avec la nouvelle gare la circulation dans la cité religieuse est devenue fluide.
Toutefois, il déplore l’inachèvement de la mosquée. A côté de Gora Diop, un autre chauffeur, Cheikh Ndiaye, fustige la manière dont la délocalisation de la gare routière a été faite.
’On nous a forcés la délocalisation. Mais, arrivés ici, on constate que le chantier n’est pas prêt. Il y a plusieurs manquements. Le mur n’est pas bien fait, les toilettes sont proches des étales des vendeurs’’, explique M. Ndiaye.
Poursuivant son explication, il affirme que la cantinisation de la gare routière risque de poser dans le futur des problèmes de circulation.
Cheikh Ndiaye plaide pour le bitumage des artères de la gare. Pour sa part, Cheikh Sall, rabatteur,pense pour le bonheur de l’infrastructure les usagers doivent s’organiser comme dans l’ancien édifice pour régler certains problèmes comme le nettoyage et la gestion des toilettes.
BHC/MTN/MD/AD
2 Commentaires
Molokoko
En Décembre, 2014 (20:55 PM)Politique Reck
En Décembre, 2014 (21:53 PM)Participer à la Discussion