En visite au Sénégal, le président de la Banque Africaine de Développement, Donald Kaberuka, a été sur le chantier de l’autoroute à péage Dakar –Diaminiadio. Le taux d’exécution des travaux est conforme aux prévisions et la date de livraison de l’infrastructure devrait intervenir le 1er août 2013. Retour sur les temps forts de la visite du patron de l’institution africaine de financement et interviews croisées des acteurs du projet.
Un vent d’espoir souffle sur le projet de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio, un des grands chantiers de l’Etat sénégalais. A la fin septembre, les travaux sont exécutés à 75%, comme l’a constaté de visu le président de la Banque Africaine de Développement, le Rwandais Donald Kaberuka, venu prendre le pouls de l’infrastructure. Le coût global de ce projet de partenariat public-privé est de 126 milliards de FCFA. La banque africaine participe doublement au financement avec d’abord un décaissement de 33,5 milliards au titre de financements publics de l’autoroute à péage, au côté de l’Etat Sénégalais. De l’autre côté, la BAD a aussi accordé un prêt de 10 millions d’euros au concessionnaire. La contribution globale de la banque africaine sur les composantes du projet est donc estimée à 40 milliards de FCFA. Par ailleurs, un pool d’institutions financières internationales complète le financement. Autant le dire, les impressions sont positives à l’issue de cette visite de terrain.« Ce projet d’autoroute à péage constitue un modèle en Afrique qui devra être dupliqué dans d’autres pays du continent. Je me réjouis de l’état d’avancement des travaux et de la qualité de l’ouvrage » a commenté l’argentier africain, Donald Kaberuka. Mais, si les Sénégalais sont pressés de voir l’achèvement des travaux de ce serpent métallique, qui devra abréger les embouteillages - qui font perdre à l’Etat la bagatelle de 200 milliards Fcfa chaque année- les interrogations foisonnent. Aussi, Les Afriques a approché Gérard Senac, directeur général du concessionnaire, Eiffage Sénégal, qui a répondu à nos questions.
Le président de la BAD, Donald Kaberuka en discussion avec le ministre des Infrastructures du Sénégal, M.Mor Ngom et le PDG de Eiffage , Gérard SENAC
Les explications de Gérard SENAC, DG Eiffage Sénégal « Nous confirmons la mise en service de l’autoroute pour le 1er octobre 2013
Les Afriques : confirmez- vous la livraison intégrale de l’ouvrage au 1er août 2013 ?
Nous respectons nos engagements de 2009, date de la signature du Contrat. Aujourd’hui, le taux d’exécution des travaux est de 75%. En dépit des lourds retards liés aux expropriations et à la libération des emprises, aux surplus de déviations des réseaux découverts dans la zone et des changements de type de fondation dus à la nature changeante du terrain, le Concessionnaire-Constructeur a su s’adapter pour , aujourd’hui encore, confirmer la mise en service au 1er Aout 2013.
Les Afriques : où en êtes- vous avec les décaissements du projet ?
La recherche et la mise en place des financements privés constituent un des challenges forts de ce projet innovant. Nous avons su mobilise des financements auprès de non seulement la BAD mais aussi de la BOAD, l’IFC (Groupe Banque Mondiale), de la CBAO (Groupe Attijari) qui apporte à EIFFAGE plus de 40 milliards Fcfa, au service du Projet. Cet apport, placé sous la responsabilité exclusive du Concessionnaire, a permis de soulager la part Publique.
Les Afriques : êtes- vous à jour de vos paiements ?
Bien sûr, le concessionnaire et ses prêteurs privés respectent leurs engagements, conformément aux stipulations des plans de financements arrêtés depuis 2009.
Les Afriques : le prix du péage passe difficilement dans la tête des usagers. Y a-t-il un agreement de la part de l’Etat ?
Non seulement un agreement mais surtout une exigence. Il faut savoir que l’Etat, soucieux de l’acceptation du péage par les futurs usagers et de son adéquation avec le niveau de vie dans la zone, a fixé les règles de calcul du péage et en a imposé ses valeurs plafonds. Le cas du péage sur l’actuel (petit) tronçon entre Patte d’Oie et Pikine est un peu particulier. Il constitue à la fois une période d’apprentissage pour nos personnels et les usagers et contribue au financement du reste de la construction. Premier bénéfice déjà acté, Le reversement de la TVA à l’Etat, déjà effectif sur ce tronçon.
Les Afriques : L’on parle de scandale concernant le prix de la construction de cette autoroute à péage. Quelle est votre part de vérité ?
C’est un discours que nous entendons mais que nous ne comprenons pas. Si l’on ne considère que le prix de construction, des études menées en transparence avec les Services de l’Etat, spécialisés par ailleurs des appels d’offre de construction, ont montré que notre prix est tout à fait comparable avec les prix du marché (NDLR : de l’ordre de 3 milliards / km (i.e. 4,5 millions d’euros). Comment en aurait-il pu en être autrement ? Nous rappelons que notre projet a été retenu à la suite d’un appel d’offre international. Nous souhaitons rajouter que cette comparaison n’est pas approprié. N’oublions pas qu’un marché de Concession est en beaucoup de points différents d’un marché de construction. La garantie de performance pendant 30 ans, durée de la concession, l’entretien des chaussées à notre charge ou la participation financière du Privé soulageant l’investissement public sont autant de points qu’il faut garder en mémoire. Nous assurons un service complet garanti.
Les Afriques : On parle du nouvel aéroport AIBD, aviez vous réalisé une étude de prolongement de l’Autoroute ou fait des projections ?
Oui, l’étude technique des quelques kilomètres qui séparent l’extrémité Est actuelle de notre Projet et le futur Aéroport International est disponible et les simulations financières sont déjà en cours. Nous serions même prêts à démarrer le 1er décembre prochain. Notre volonté est de continuer cette belle aventure, non seulement technique mais aussi humaine, avec nos partenaires.
Les Afriques : On ne parle jamais de ce tunnel qui est sous le péage, quelle est son utilité ?
Cela fait partie de nos « trucs » pour garantir la sécurité des personnels … et des fonds ! Il permet de relier les cabines de péage au coffre. Une belle infrastructure sous le péage qui confirme la qualité technique et esthétique de l’ouvrage. Grâce au partenariat Etat-concédant et la société Eiffage de la Nouvelle Autoroute Concédée, nous œuvrons autour de ce projet pour l’intérêt du pays afin de se doter d’une infrastructure haut de gamme et qui constituera un modèle dans la sous-région et en Afrique.
FOCUS sur la BAD au SENEGAL
Les interventions de la BAD ont démarré au Sénégal en 1972. A ce jour, le volume total des engagements cumulés du groupe de la BAD au Sénégal se chiffrent à plus de 856,78 milliards FCFA. Les projets à forte incidence économique de la BAD au Sénégal sont : la réalisation des corridors Dakar-Bamako et Dakar –Conakry, AIBD et la centrale électrique de Kounoune. I. A
19 Commentaires
Wade Le Grand
En Octobre, 2012 (04:47 AM)Vh
En Octobre, 2012 (04:54 AM)Fd Klm
En Octobre, 2012 (04:58 AM)Judo
En Octobre, 2012 (05:03 AM)Vérité
En Octobre, 2012 (06:10 AM)Halal
En Octobre, 2012 (06:18 AM)Qui.
En Octobre, 2012 (06:52 AM)@halal
En Octobre, 2012 (06:57 AM)Zuntou Diop
En Octobre, 2012 (07:57 AM)P A
En Octobre, 2012 (08:27 AM)Boy Pekin
En Octobre, 2012 (08:56 AM)Mais macky sall a t'il des projets d'infrastructures d'envergures pour le senegal ?
Man
En Octobre, 2012 (09:01 AM)Reply_author
En Août, 2023 (09:26 AM)Diwan-j
En Octobre, 2012 (09:50 AM)Europe
En Octobre, 2012 (10:09 AM)Duviet
En Octobre, 2012 (12:40 PM)Lyns
En Octobre, 2012 (13:23 PM)Cheikh Gueye
En Octobre, 2012 (14:52 PM)Mane Moussa
En Octobre, 2012 (18:41 PM)Mor Alla
En Octobre, 2012 (21:03 PM)Participer à la Discussion