
Le collectif des ex-agents d'Air Afrique a demandé, mardi à Dakar, l'arrêt du processus de liquidation de la défunte compagnie, pour que cette opération puisse être auditée.
"Nous demandons la cessation de la liquidation d'Air Afrique, en conformité avec les textes de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), qui stipulent qu'une liquidation doit cesser après trois ans", a indiqué Bou El Moctar Doucouré, responsable de ce collectif, lors d’une conférence de presse.
"Nous avons été informés que tous les biens de la compagnie au Sénégal, estimés à près de 40 milliards de francs CFA, ont été liquidés", a déploré M. Doucouré, en citant notamment le siège de la défunte compagnie, situé au centre ville dakarois (place de l'Indépendance), ainsi que les villas dont disposait Air Afrique au Point E,
M. Doucouré a également évoqué le terrain du CEFOPAD (Centre de formation professionnelle aéronautique de Dakar), des pièces de rechange d’avion, soit des actifs "estimés à plusieurs milliards, qui auraient dû permettre de payer le solde de tout compte et dont on aimerait bien connaitre aujourd'hui la destination".
De tout cela, il ne reste plus qu’un milliard dans les comptes de la défunte compagnie, dont la liquidation judiciaire avait été prononcée en avril 2002. "Cela nous semble absolument inique et bizarre. C'est sur la base de ces informations que nous demandons l'arrêt de la liquidation et l'audit de celle-ci", a-t-il dit.
Aussi, a-t-il réclamé "l'arrêt de cette liquidation puisqu'il n'y a plus rien à liquider et au mieux qu'elle soit auditée". Selon lui, "contrairement à leurs collègues des autres Etats membres, près de 400 agents sénégalais ne sont toujours pas indemnisés alors que Air Afrique possédait d’importants actifs évalués à plusieurs milliards au Sénégal".
Les membres du Collectif avaient demandé récemment que la question du paiement de leurs droits soit diligentée dans les plus brefs délais, non sans relever des "frustrations" nées de la récente remise de chèques à 250 ex-agents représentant une partie des personnes à indemniser.
S'agissant des 722 millions de francs CFA récemment déboursés par le ministère sénégalais des Transports pour indemniser 250 des 681 anciens employés sénégalais d’Air Afrique, ils estiment qu’il aurait été "judicieux et équitable" de répartir cette somme entre tous les employés, en attendant le règlement définitif du problème.
Les bénéficiaires de cette première tranche d’indemnisation, vivent pour la plupart des personnes vivant dans la précarité, selon le ministère sénégalais des Transports. Ils ont perçu chacun entre 2 et 4 millions de francs CFA, soit un total de 722 millions de francs CFA tirés d’un fond social de l’aéroport pour les dédommager.
Le ministère de tutelle et les syndicalistes du secteur, regroupés au sein du Syndicat unique des transports aériens, ont fait savoir que le liquidateur doit encore débloquer, d’ici deux mois, 750 millions de francs CFA au profit des 431 travailleurs non encore indemnisés.
De leur côté, les membres de ce Collectif font observer que "(…) non seulement les 380 « exclus » ne travaillent pas mais la notion même de « démuni » est très discutable, un manutentionnaire ou un simple agent de l’ex-Air Afrique réembauché à SHS ou AHS et jouissant donc d’un traitement étant dans une situation financière plus avantageuse qu’un ancien steward ou une ancienne hôtesse de l’Air ne travaillant plus".
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