Il y a une raison qui justifie le silence d’une bonne partie des musulmans du Sénégal sur les caricatures du Prophète de l’islam. « Nous sommes dans une période où on magnifie un homme d’une grandeur exceptionnelle, un homme de spiritualité exceptionnelle. Et on ne voudrait pas perturber cela », a justifié le chef religieux Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy al Amine.
Invité de Seneweb tv à l’occasion de la célébration du Mawild commémorant la naissance du Prophète de l’islam, il regrette et condamne ces caricatures tout en réitérant son opposition à toute forme de violence, d’où qu’elle vienne. « Je ne suis jamais d’accord quand quelqu’un est égorgé, quand on prend un fusil pour tuer même si c’est un enfant d’une autre religion, je ne suis jamais d’accord sur ces formes de violence », martèle le fils du défunt Khalife de Tivaouane et président du Cadre unitaire de l'islam au Sénégal.
A l’en croire, la publication des caricatures du prophète relève d’« une autre forme de violence, une autre forme de terrorisme que nous subissons tous les jours. Ce terrorisme est plus accru parce que c’est du terrorisme intellectuel, c’est du terrorisme de l’affect, du terrorisme spirituel. Caricaturer le prophète Mouhammad est, pour moi, une forme de terrorisme plus accru même qu’égorger une personne. Parce que c’est toute une communauté que vous êtes en train de tuer. Le terroriste qui a tué Paty n’a tué qu’une personne. Alors que ceux qui ont caricaturé le prophète ont tué la spiritualité de millions voire de milliards de personnes. C’est une conséquence d’une forme de terrorisme que les autres exercent sur les musulmans », tente d'expliquer l'ingénieur agronome.
« Les musulmans, ajoute-t-il, subissent un terrorisme plus accru dans leur foi, dans leur spiritualité, ce qui pose aujourd’hui les véritables problèmes que nous tous devons combattre pour promouvoir la paix dans le monde ».
Quid du président français qui défend ces caricatures? «Macron n’a pas l'intelligence des situations ». « Il faut que les gens soient dans une position de réconciliation plutôt que de confrontation entre deux logiques», recommande-t-il.
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