Une étude faite par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) montre que la spéculation contribue à expliquer la dynamique haussière des prix des produits alimentaires au Sénégal. Globalement, elle a obligé les ménages à augmenter de 28% leurs dépenses consacrées aux produits alimentaires.
La conclusion de l’étude de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) est catégorique : « la spéculation a obligé les ménages à augmenter de 28% leurs dépenses consacrées aux produits alimentaires ». L’étude intitulée : « La spéculation contribue-t-elle à expliquer la dynamique des prix des produits alimentaires au Sénégal ? » porte sur une dizaine de produits dont le riz, le maïs et le lait en poudre, sur la période 2000-2008 et principalement dans la région dakaroise. Elle a été présentée hier à la presse en présence du directeur Sogue Diarisso. Selon les auteurs, Youssoupha S. Diagne et Khasim Fall, l’augmentation du prix à la consommation ne reflète pas systématiquement la montée des prix internationaux. A les en croire, la tension sur les prix internationaux des biens alimentaires intervenue en 2007 et 2008, s’est accompagnée d’un niveau de marge particulièrement élevé. Pour cette période, l’étude montre que la consommation de riz brisé a nécessité 40% de ressources supplémentaires qu’il n’en faudrait en l’absence de spéculation. Celle du riz entier 15%, du lait en poudre 7,4% et de l’arachide 15,7%. Dans l’étude, on apprend que de 2000 à 2007, le prix annuel de gros du riz à l’import (prix Caf majoré des taxes) est resté quasiment stable tandis que le prix à la consommation a sensiblement varié au cours de la même période. Mieux, entre 2006 et 2007, le prix de gros à l’import a diminué de 0,4 % alors que le prix à la consommation affichait une hausse de 7,1% correspondant à une augmentation substantielle des marges de 33,4 %. En 2008, la flambée du prix du riz à l’international s’est traduite au Sénégal par une hausse importante du prix de gros du riz de 64,8%. De ce fait, la baisse de la demande conjuguée à un contrôle plus rigoureux des prix et des stocks de la part des services de l’Etat, a fléchi la marge des vendeurs qui est passé de 70 francs à 37,5 francs le kg. Nonobstant cette forte baisse, la marge est restée largement au-delà de sa valeur maximale de 22 francs par kg, telle que fixée par l’Etat en Avril 2008. Ainsi, l’évolution des marges qui n’est cohérente ni avec les prix de gros, ni avec sa valeur maximale légalement autorisée, peut se justifier par des comportements de rétention du produit à des fins de spéculation.
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