POUR AVOIR ÉBOUILLANTE SA CO-EPOUSE D'EAU, D'ACIDE ET D'AMIDON Aminata Faye écope d'un an d'emprisonnement ferme

Le tribunal régional de Thiès a déclaré Aminata Faye dite Amy Sow coupable des faits qui lui sont reprochés et l'a condamné à une peine d'emprisonnement d'un an ferme. En plus, le tribunal lui a infligé une indemnité provisionnelle provisoire de 300 000 Fcfa en attendant l'expertise médicale du Dr Hélène Dioussé commis par l'instance pour déterminer la gravure des blessures de Maguette Gaye. Un procès durant lequel, la partie civile, comme le procureur, a fustigé la « cruauté » et la « barbarie » de la prévenue.

Le 06 août dernier, alors que Maguette revenait de son domicile conjugal, après une absence de sept mois, Aminata Faye l'avait sauvagement ébouillantée avec un « cocktail» méticuleusement préparé. Plainte s'en était suivie et Aminata avait été déféré au parquet deux jours après. L'affaire retenue une première fois en flagrant délit vendredi dernier avait été renvoyée jusqu'à hier. Devant la barre, la mis en cause, comme lors de son audition à la police, a rejeté les faits. Elle a soutenu que c'est sa co-épouse qui détenait le bol et avançait vers moi, lui lançant :« je n'ai pas encore terminé avec toi ». Face à une telle situation, dit-elle, elle s’est agrippée sur le bol et l’a retourné contre elle pour lui verser le contenu. Une version battue en brèche par la plaignante et Mamadou Dieng, leur mari. Dans sa plaidoirie, Me Alioune Sène , avocat de la partie civile, a souligné le caractère volontaire de l'acte de Aminata Faye qu’il qualifie de «barbarie ». Devant ce qu'il a considéré comme un séisme émotionnel, il a dit, « qu'on ne pouvait pas imaginer dans un pays civilisé comme le Sénégal qu'un individu puisse faire preuve d'autant de cruauté ». Évoquant les articles 456 alinéa 1 du code pénal relatif à l'homicide volontaire, 282 relatif à la préméditation et 286 qui vise l'empoisonnement du fait de l'utilisation de l'acide, Me Sène en arrive à dire que la plaignante devait être poursuivie d'assassinat ou de meurtre, soutenant que l'affaire devrait être envoyée en Cour d'assises. Il a demandé que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur à la prévenue. Au plan civil, il a, du fait des graves blessures de sa cliente, réclamé une indemnisation provisionnelle de 2 millions de Fcfa pour assurer les soins médicaux. Mais aussi la désignation d'un médecin expert pour la suivie de sa cliente et subsidiairement la quantification du préjudice à réparer. Dans son réquisitoire, le procureur dira que les faits sont extrêmement graves et méritent d’être sévèrement sanctionné. « La vengeance ou la jalousie ne sauraient tolérer une telle animosité, si des mesures urgentes ne sont prises, on risque d'assister au pire, c'est dire que mort d'homme s'ensuivra », a dit le procureur. Il a fait savoir à la cour que l'intention coupable est manifeste et que l'excuse de provocation ou la légitime défense ne peuvent prospérer. C'est un acte préparé et prémédité, dit-il. Ainsi en s'appuyant sur les articles 294 et 296 du code pénal, il a demandé au tribunal de déclarer Aminata Faye coupable et de la condamner à une peine d'emprisonnement ferme de 18 mois et une amende de 200 000fcfa. Quant la défense constituée de Mes Cheikh Tidiane Mbodji et Charles Guissé, elle a demandé au président du tribunal de ne pas suivre le procureur et la partie civile dans leurs sollicitations. Ils ont plaidé pour que le tribunal fasse bénéficier à leur cliente de larges circonstances atténuantes. Ils ont invoqué l'excuse de provocation à défaut de la légitime défense, l'âge de leur cliente et son statut de délinquant primaire, pour étayer leur demande. Dans son délibéré, le tribunal a reconnu la jeune Aminata Faye coupable des faits qui lui sont reprochés et l'a condamné à une peine d'emprisonnement ferme d'un an en plus d’une indemnité provisionnelle provisoire de 300 000 Fcfa à payer à la partie civile en attendant l'examen de l’expert médical Hélène Dioussé, commis par le tribunal pour déterminer l'incapacité temporaire de travail (Itt). C'est à la suite de cela que le montant final de la réparation du préjudice causé sera fixé