La prolongation a tant duré pour le match opposant l'opposition et le pouvoir. Si le pouvoir a maintenu ses positions de ne point avancer vers le dialogue, l'opposition regroupée au sein du Front Siggil Sénégal tergiverse. Du boycott, à l'idée d'une journée nationale d'action, l'opposition a viré entre temps vers la tenue d'assises nationales. Ainsi, par peur de descendre sur le terrain, elle multiplie des rencontres, les communiqués et autres audiences auprès des ambassades et autres familles maraboutiques. Comment alors vont-ils faire reculer le pouvoir en adoptant cette stratégie ?
Boycotteuse des dernières élections législatives, l'opposition dite significative regroupée au sein du Front Siggil Sénégal avait annoncé le jour même de ces élections sa volonté d'aller vers une grande journée nationale d'action. En effet, l'opposition pour y arriver avait, après plusieurs rencontres, retenues la date du 05 juillet pour se jeter à l'eau. Depuis lors, rien n'a bougé. Elle a continué à faire ses réunions chez leur doyen Amath Dansokho, à multiplier les communiqués de presse, à faire des déclarations, des sorties par presse interposée ; sans pour autant bouger du salon moelleux de Dansokho, sans s'éloigner de l'air conditionné et du café servi dans ce lieu. Entre temps, l'opposition n'aura le seul mérite que d'aller rencontrer certaines familles maraboutiques et certaines ambassades, d'appeler les rédactions pour un communiqué ou pour un point de presse. Ainsi, tour à tour, tous les leaders des 18 partis membres du Front Siggil Sénégal, ont « joué » le rôle de porte-parole du jour au sortir d'une réunion. Pape Diouf, Ousmane Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily, Masséne Niang, Souleymane Ndiaye Brin, El Hadji Momar Samb, Madieyna Diouf, Madior Diouf, …même Amath Dansokho et Moustapha Niasse, malgré leurs absences répétées du territoire. Ce week-end, vu l'attitude timide affichée par les camarades de Amath Dansokho, les femmes du front, ont depuis Thiés demandé à leurs « goor » de descendre dans les rues, et surtout de cesser les « bavardages ». Et comme pour les calmer, le premier secrétaire du parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng, leur demandera d'attendre que le peuple s'approprie le combat, tout en multipliant les rencontres pour harmoniser les concertations. Ainsi, cette opposition, qualifiée de molle et de poltronne, après le boycott des législatives, la mise à mort du projet de journée d'action, se dirige directement vers des assises nationales. Elle vient d'ailleurs de subdiviser son travail en quatre grandes commissions chargées, entre autres, de la gouvernance économique, de la politique, du monde rural et du social. Un menu du jour dont la cuisson prend encore du temps. Aux dernières nouvelles, certains avancent que c'est parce qu'il y a eu une fuite sur son plan d'action qu'elle avait renoncé à sa marche programmée le 05 juillet dernier. Et pourtant, le mois de janvier dernier, cette opposition qui s'autoproclame républicaine avait bravé l'interdit de l'autorité pour passer à une marche. De quoi a-t-elle peur pour descendre sur le terrain. En tout cas, le pouvoir continue dans sa démarche : celle de refuser le dialogue, et d'ignorer l'opposition…
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