Créée depuis 2005, l’Union des Sénégalais concernés (Usc) annonce son engagement dans toutes les batailles politiques pour amener un «développement réel» au Sénégal. Son président, Pr Arona Diouf, qui nous a joints au téléphone, ce jeudi, dépeint un tableau sombre de la situation socio-économique du Sénégal.
«Nous nous sommes levés pour participer à tous les combats politiques nationaux pour changer le Sénégal», a déclaré, ce jeudi, le président de l’Union des Sénégalais concernés (Usc), Pr Arona Diouf basé aux Etats-Unis. Dressant un tableau sombre de la situation socio-économique du Sénégal, le leader de l’Usc, qui nous a joints au téléphone, impute la souffrance des populations sénégalaises notamment, celles du monde rural, à la «mauvaise» gestion des hommes politiques. Dans son analyse, le spécialiste en Science de la terre et Environnement à l’université de Greensboro aux Etats-Unis souligne : «Quarante-huit ans après son accession à l’indépendance, le Sénégal se retrouve parmi les 17 pays les plus pauvres du monde. Aujourd’hui, d’après tous les standards économiques internationaux, et contrairement, à ce que soutient le président de la République Abdoulaye Wade, tous les pays de l’Afrique subsaharienne et non producteurs de pétrole ont accusé des taux de croissance galopante de l’ordre de 6 à 7 %, à l’exception de sept pays dont le Sénégal. Et ceci, malgré la hausse du prix du pétrole.» Le Sénégal, dit-il, «est le seul pays de l’Afrique subsaharienne, non producteur de pétrole, membre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et n’étant pas sorti d’un conflit militaire ou génocide, qui n’a pas observé de croissance économique mais, au contraire, a connu une diminution de son taux de croissance jusqu’à 2% (publié au Chapitre II du Rapport des indicateurs économiques mondiaux)». Pis, ajoute le président de l’Usc, «le Sénégal est le seul pays dans le groupe des 41 pays pauvres très endettés (Ppte) qui n’a jamais connu de guerre civile, ni de coup d’Etat, ni encore moins de 37 années de sécheresse, et qui figure dans ce lot». Selon lui, «ces mêmes standards ont révélé que deux-tiers des familles sénégalaises n’ont pas de revenu régulier et deux tiers des chefs de famille ne peuvent pas assurer un repas quotidien». Et d’ajouter: «Aujourd’hui, 48 ans après son indépendance, 58 % des ménages sénégalais se retrouvent en dessous du seuil de pauvreté et vivent entre 100 et 443 francs Cfa (un dollar) par jour par personne, 65 % parmi eux sont considérés comme extrêmement pauvres.»
Suffisant pour que M. Diouf martèle: «Les politiciens fanatiques et artisans d’une telle situation de déliquescence nous ont révélé aujourd’hui qu’ils sont inaptes à résoudre efficacement les réelles questions sociales, éducatives et économiques qui se posent au Sénégal et qui, proprement solutionnées, pourraient mener notre Nation désespérée, spoliée et affamée aux portes de prospérité. L’inconduite du leadership de l’Etat sénégalais, le laxisme, les abus et pratiques corruptibles, la médiocrité, la négligence, le favoritisme, sont en résumé les seules causes qui ont mené à cette situation effroyable.»
«C’est d’après ce contexte qu’il faut situer la création de l’Usc qui est un mouvement d’action citoyenne, mais aussi un cadre de partenariat, d’entraide et d’interaction entre des cerveaux sénégalais évoluant dans la diaspora et qui en ont marre des politiciens», renseigne Arona Diouf. Réfutant toute sorte d’alliance avec une formation politique, l’universitaire précise que l’Usc ne s’aventurera pas avec des gens qui ont déjà failli à leur mission. «Notre objectif, c’est de révolutionner la scène politique au Sénégal», a-t-il conclu.
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