Les dernières sorties surmédiatisées du candidat Idrissa Seck, à la présidentielle de 2007 ont eu pour effet de provoquer un brusque regain de tension au sein des états majors politiques. Le mois béni de Ramadan n’est certainement pas la période la mieux indiquée pour commencer une campagne électorale qui, du reste, obéit à des normes édictées par le législateur. Ce n’est qu’après coup que la bataille de leadership se fera au sein de l’opposition avec son cortège de règlement comptes.
L’amnésie, une vertu qui n’existe pas en politique
On a beau se retrouver, manifester, jouer des coudes ; cela a le mérite de rassurer les chasseurs d’images. L’on se rappelle des images montrant Ousmane Tanor Dieng du Parti Socialiste, Djibo Leyti Kâ de l’Urd, Hamath Dansokho du Pit, Abdoulaye Bathily de la Ldmpt et Abdourahim Agne du Pr ; bras dessus et casquettes vissées, menant le cortège de manifestants. Quelques mois plus tard, cette opposition a volé en éclats : « je suis parti avec la substance », s’exclame Djibo Kâ, lequel a fini de claquer la porte de cette coalition de partis, aussi hétérogènes qu’hétéroclites, pour rejoindre la mouvance présidentielle. Il sera suivi par le leader du Pr, Abdourahim Agne.
Hamath Dansokho, Abdoulaye Bathily, Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng pour leur part, continuent leur compagnonnage et se regardent « en chiens de faïence ».
Alors que la question de la candidature unique est repoussée aux calendes grecques, voilà qu’un intrus venu de nulle part, nommé Idrissa Seck, se positionne en rassembleur, voire en messie, comme si les leaders précités n’attendaient que sa venue pour se mettre en ordre de bataille et sa bénédiction pour marcher à l’unisson. Toute autre sera la réaction des uns et des autres. Face à Idy, la méfiance n’est jamais un vain mot. Son penchant pour le leadership est connu, il ne s’inclinera pas devant les ténors de la Cpa. L’unité et la question de leadership n’ont pas été soldées à temps lorsqu’on était 4, ce sera bigrement plus douloureux à 5 surtout lorsqu’on connaît la forte personnalité que le maire de Thiès ne cesse de démontrer. Moustapha Niasse n’a certainement pas oublié les premières salves tirées par Idy lorsqu’il était à la Primature. Lesquelles salves ont fini par avoir raison de lui puisqu’il quitta la Primature quelques semaines plus tard. On imagine mal Moustapha Niasse en retour, faciliter l’ouverture des portes du pouvoir à son bourreau d’hier. De même, Ousmane Tanor Dieng fera payer un jour ou l’autre la perte du pouvoir à Moustapha Niasse lorsqu’il s’est allié à Me Abdoulaye Wade en 2000 en emportant avec lui plus de 15% de l’électorat socialiste. Autant de questions qui ressurgiront à l’heure du choix avec leur cortège de trahisons et de désillusions. La sortie intempestive de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck a déjà mis sur le devant de la scène, la lancinante question du leadership de l’opposition.
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