Qu’est-il arrivé à notre Mor Ndaaje national au point de laisser imaginer qu’il serait devenu aphone. Enclin à parler, beaucoup parler, toujours parler, encore parler, souvent, pour faire des promesses, rarement réalisées, le président Wade semble emporté par la brusque montée d’adrénaline qui marque le pays en entier. Du fait d’une inflation incontrôlée des prix des denrées de première nécessité, des menaces d’une banqueroute de l’Etat annoncée par des spécialistes de la question, mais surtout,par un environnement économique international non maîtrisé à cause de la folie du prix du baril de pétrole et de la rareté de la céréale vénérée au Sénégal, le « ceeb ».
Entre les factures surestimées de l’électricité, les prescriptions médicales hyper chères qui vous poussent à préférer la pharmacopée ou la pharmacie parterre à nos officines de médicaments, les routes cahoteuses et défoncées au moment où le gaz à effet de serre vomi par nos vieilles guimbardes, à la bouche déversant cette fumée âcre, la population n’a plus que ses yeux pour pleurer. Et à force de pleurer, elle est en train de voir tarir ses larmes dont le reste a été usité à l’occasion de la torture de nos confrères Kambel Dieng et Kara Thioune.
« Wooy wallou ! » (au secours), car alors qu’on accuse la presse de massacrer les faits, l’Etat taillade la constitution au gré de son humeur. Tantôt quinquennat, tantôt septennat. Tantôt Sénat, tantôt Conseil économique et social. Sans parler de l’agenciarisation à outrance qui a mis au chômage, beaucoup de directions ministérielles. Qui vous a dit que nous vivons sous un régime politique dans lequel un homme ou un groupe d’hommes exercent tous les pouvoirs de façon absolue, sans qu’aucune loi ou institution les limite ? Ah oui, torture rime avec dictature. Président, « wakhal bokk, sonn nanu ». Et n’oubliez pas que ce sont les mots qu’ils n’ont pas encore dit qui font que les morts sont lourds dans leurs linceuls.
*Parle, Monsieur le Président !
DIALLA
0 Commentaires
Participer à la Discussion