Le président sénégalais a exprimé son mécontentement à l’égard du chef
de l’Etat français Nicolas Sarkozy. Il reproche à ce dernier d’avoir
annoncé depuis l’Afrique du Sud le retrait de l’Afrique des bases
militaires françaises. C’était ce dimanche 28 février au cours de
l’émission « Tribune » co-produite par la chaine Canal Info, la radio
Océan Fm et le quotidien Sentinelle.
Depuis des mois, le président Wade
nous avait habitué à faire ses sorties médiatiques hors du pays. Si ce
n’était pas « la Voix de l’Amérique », c’était la presse française qui
avait la possibilité de faire parler le chef de l’Etat. Mais ce
dimanche 28 février, Me Wade a accédé à la demande de la presse
nationale en acceptant d’être le premier invité de l’émission « Tribune
». Les animateurs de l’émission ont ratissé large en abordant toutes
les questions d’actualité. C’est ainsi que le dialogue politique avec
l’opposition, sa candidature pour 2012, la gestion de son fils Karim
Wade, le départ des unités françaises du Sénégal, le monument de la
Renaissance africaine, ont été abordés. Le chef de l’Etat sénégalais a
dit sa désapprobation sur le fait que M. Sarkozy ait annoncé la
fermeture des bases militaires françaises implantées en Afrique alors
que ce pays n’en abrite pas. « Quand Nicolas Sarkozy a déclaré en
Afrique du Sud qu’il allait fermer toutes ses bases en Afrique, je lui
ai dit que je ne suis pas content, ni de la manière ni du lieu où il
l’a déclaré, parce que l’Afrique du Sud ne dispose pas de bases
militaires françaises », a déclaré le président Wade dans l’émission «
Tribune ». « Nicolas Sarkozy devait me le dire à moi ou à Ali Bongo du
Gabon, parce que c’est dans ces pays où la France dispose des bases »,
a ajouté Me Wade. Et le président ne s’est pas arrêté là. Il estime
qu’en « faisant sa déclaration en Afrique du Sud, c’est comme si
Sarkozy donnait raison à Tabo Mbéki qui disait qu’il faut chasser les
français de l’Afrique ».
Le chef de l’Etat sénégalais se dit
tout de même en phase avec son homologue français sur la question et
les deux pays sont « en train de négocier sur la signature de
facilitation du projet de collaboration militaire ». Visiblement le
successeur de Abdou Diouf a foi en son armée dont il loue la
compétence. « Si l’armée sénégalaise peut assurer ma protection en cas
d’attaque contre ma personne, je ne vois pas en quoi l’armée française
pourra m’être utile », a martelé Me Wade. Le Président de la République
aussi au cours de cette émission revenu sur les circonstances
historiques de l’implantation de la base militaire française à Dakar.
Et c’est pour dire que « c’est Senghor qui a le premier signé un accord
dans ce sens avec les français. Il avait pris des dispositions lui
permettant de bénéficier de l’intervention de l’armée française si le
Sénégal connaissait des difficultés telles que les coups d’Etats et
autres ».
Pour rappel, c’était en février 2008 à
l’occasion d’une visite officielle en Afrique du Sud que le président
Nicolas Sarkozy avait annoncé la fermeture des bases militaires
françaises établies en Afrique.
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