A Keur Tapha, son village natal situé dans la communauté rurale de Keur Madiabel, Moustapha Niasse, le leader de l’Afp, s’est livré à une analyse critique de la situation politique, économique et sociale du Sénégal. Pour sortir le pays du gouffre, le progressiste en chef exige une nouvelle architecture constitutionnelle. Parce que, pour lui, le Sénégal n’a de République que le nom.
(Envoyé spécial) - Moustapha Niasse, secrétaire général de l’Alliance des forces du progrès (Afp), s’est livré samedi à un sévère réquisitoire contre le régime de Wade. Un réquisitoire qu’il fonde sur la situation politique, sociale et économique du Sénégal, marquée par des crises multiformes et multidimensionnelles qui risquent de mener tout droit le Sénégal dans le mur. C’était lors d’un meeting de la fédération départementale de Nioro, tenu à Keur Tapha et à Keur Madiabel. Et pour redresser le Sénégal, le chef de file des progressistes a placé au centre de ses propositions la nécessité de doter notre pays d’une nouvelle Constitution pour remplacer celle de 2001. Pour Moustapha Niasse, la Constitution adoptée par référendum en 2001 et qui a subi près de quatorze modifications constitutionnelles, n’est plus en mesure de régir la vie des institutions et des populations. ‘L’Etat du Sénégal n’a rien d’une République. Il faut mettre fin à cette gestion quasi-monarchique comme c’est le cas avec l’actuel occupant du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor. Il faut une réforme institutionnelle pour ramener l’Etat au centre ; il faut une nouvelle architecture constitutionnelle’, selon l’ancien Premier ministre qui avait à ses côtés tout le bureau politique de l’Afp ainsi que les responsables locaux du parti à Nioro et Keur Madiabel. Pour le progressiste en chef, c’est en ce moment seulement que l’on pourra redresser le Sénégal de ses crises.
Evoquant la situation économique du pays, marquée par des difficultés de trésorerie, Moustapha Niasse a dit que la crise financière mondiale actuelle ne doit pas servir de prétexte pour justifier les errements du régime de Wade. Pour lui, il faut mettre un terme à cette logique de destruction de l’économie du pays en réhabilitant l’économie rurale. A en croire Moustapha Niasse, tant que le régime actuel sera en place, les bailleurs de fonds ne vont pas assister le Sénégal. Aussi met-il l’augmentation du budget 2009 du ministère de la Famille sur le compte d’une logique d’achat des consciences lors des prochaines élections locales. ‘En réalité, ceux qui ont construit ce budget, sont ceux qui se nourrissent du sang des Sénégalais en se faisant passer pour des complices d’Ali Baba’, accuse Moustapha Niasse.
La situation de l’école sénégalaise a aussi été évoquée par le progressiste en chef. Et c’est pour accuser le régime d’Abdoulaye Wade de négliger cette dernière.’Si nous négligeons l’école, nous n’aurons que des cancres et nous serons à la traîne des autres qui se sont occupés de l’éducation de leurs enfants’, dit-il. Avant de terminer, Moustapha Niasse a averti le pouvoir en ces termes : ‘Nous sommes opposés à la violence comme arme politique. Mais, si on nous oppose la violence, nous répondrons par la violence.’
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