POLITIQUE-DIALOGUE AVEC L’OPPOSITION: Wade fait "semblant, la diversion ne passera pas", pour le Pit

NETTALI - « La diversion ne passera pas », a tranché ce dimanche le Parti de l’indépendance et travail (Pit) dans un communiqué dont nettali.com a obtenue copie, issu de la réunion le secrétariat du comité central de la formation politique de gauche.

Pour les camarades d’Amath Dansokho le président Abdoulaye Wade fait « semblant de vouloir retrouver le chemin du dialogue » en déclarant samedi être d’accord pour rencontrer l’opposition suite à une médiation de Alioune Tine de la Raddho.

Le Pit dit s’étonner que le secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds, au pouvoir), affecte de vouloir dialoguer avec une opposition qui à ce propos lui avait adressé en son temps « une lettre en bonne et due forme à laquelle il n’avait cru devoir répondre que par son ministre de l’Intérieur, dans les termes vulgaires et irresponsables dont ce dernier est coutumier ».

Les « cocos » de Khar Yalla soulignent que les arguments avancés pour justifier ce revirement « apparent sont d’une flagrante fragilité ». Ils avancent, entre autres, que Me Wade s’est « rendu compte qu’un homme qui pratique dans son pays l’exclusion à l’égard de son opposition se disqualifie lui-même en voulant jouer au médiateur dans d’autres pays ».

De l’avis du Pit, il faut chercher ailleurs les « vraies raisons de cet apparent retournement à cent quatre vingt degrés de Me Abdoulaye Wade sur le dialogue politique national ». La formation politique croit savoir le chef de l’Etat cherche « d’abord et avant tout à détourner une fois encore d’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur les conditions calamiteuses dans lesquelles va se tenir le sommet de l’Oci (Organisation de la conférence islamique prévue les 13 et 14 mars 2008) ».

A en croire le Pit, ce sommet « pour avoir été confié à des mains incompétentes, s’annonce sous le signe du cafouillage le plus total », ajoutant que Wade veut ainsi « faire taire les voix qui pourraient s’élever et qui s’élèvent déjà pour la dénoncer ». De même, il estime que le président de la République, sachant que « les hôtes de notre pays ont été informés depuis longtemps que c’est dans un Sénégal divisé par l’intolérance et le sectarisme de celui qui le dirige, qu’ils vont se réunir, Maître Wade cherche à camoufler cette réalité derrière l’apparence d’un homme de dialogue et de pays ».

Très remontés, Amath Dansokho et ses camarades martèlent que « personne ne compte sur (eux) pour aider Abdoulaye Wade à continuer à tromper la monde et à tromper les Sénégalais ». Ils se disent certes disposer au dialogue avec le chef de l’Etat, mais dans le cadre élargie des Assises nationales initiés par les partis membres du Front siggile Sénégal auxquelles se sont associés des personnalités de la société civile tel que l’ancien directeur général de l’Unesco, Amadou Makhtar Mbow.

« Nous sommes prêts à rencontrer Me Abdoulaye Wade pour discuter avec lui des conditions et des modalités de sa participation à ces Assises », ironise le Pit. Ledit parti invite le chef de l’Etat à montrer « des preuves tangibles de la volonté sincère du pouvoir de s’engager dans la recherche de solutions consensuelles aux problèmes du pays », en prenant des « mesures d’urgence » pour notamment « atténuer la misère dans le monde rural et pour préparer dans de bonnes conditions la prochaine campagne agricole ».