Les langues commencent à se délier sur les méthodes que compte utiliser le pouvoir libéral pour «mettre hors d’état de nuire» le Front Siggil Sénégal et «ceux qui s’agitent, à ses côtés, pour déstabiliser le régime de l’Alternance». C’est ainsi que, selon des sources dignes de foi, «les officines de la mouvance présidentielle s’attèlent à trouver une brèche dans laquelle les autorités pourront s’engouffrer pour porter un coup d’arrêt à l’entreprise subversive chapeautée par des opposants chassés au grand jour et qui tentent de s’imposer au peuple». Et là, soulignent nos sources, «l’atteinte à la sûreté de l’Etat semble être la bonne trouvaille». Surtout que «des généraux à la retraite, et pas des moindres, sont au centre du comité de pilotage de ce conclave». Mieux, nos interlocuteurs sont formels pour dire que «les experts commis à cet effet vont brandir probablement les articles 72 et 73 de la Section III du Code pénal qui traitent des «attentats, complots et autres infractions contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national, et des crimes tendant à troubler l’Etat». Il s’y ajoute que, poursuivent nos informateurs, «des instructions fermes ont été données à la base, comprenez les départements que les initiateurs des Assises prévoient de visiter, pour attendre de pied ferme Amadou Makhtar Mbow et compagnie».
Le Premier ministre s’en mêle
Comme si cela ne suffisait pas, il se susurre, à en croire Mouhamadou Mbodj du Forum Civil, par ailleurs coordonnateur du Comité ad hoc préparatoire des Assises nationales, que «des membres du bureau des Assises ont été convoqués dans le bureau du Premier ministre». Le coordonnateur du Forum civil dit ne pas vouloir entrer dans les détails, soulignant, tout juste, que «cela ne fait qu’accroître leur détermination et les renseigne qu’ils ont eu raison de participer aux Assises». Toutefois, M. Mbodj fait savoir que le bureau des Assises nationales envisage sérieusement de renforcer la sécurité de ses membres. Le coordonnateur du Forum civil et du comité ad hoc préparatoire des Assises nationales indique, à ce sujet, que «d’ores et déjà, une mesure transitoire a été prise concernant notamment la sécurité autour de leurs domiciles». Soutenant que «personne ne s’attendait à ce que les choses prennent cette tournure», Mouhamadou Mbodj note, pour le déplorer, que «cela renseigne d’une absence de culture démocratique dans notre pays qui se veut le modèle ; malgré l’existence de plus de 100 partis politiques». Si ce ne sont pas les signes annonciateurs d’une escalade, reconnaissons que ça en a tout de même les relents.
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