La coalition de rupture qui préside aux destinées de la mairie de Rufisque depuis les élections électorales du 22 mars dernier, n'a pas résisté au dernier conseil municipal. La coalition qui a porté Badara Mamaya Sène au pouvoir local a, en effet, implosé. En effet, le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) et la coalition Vision de Rufisque ont décidé de geler toute participation dans la coalition dite de rupture. Pour ces partis, la coalition qui a porté Mamaya à la tête de la mairie de Rufisque, n'incarne plus une garantie de transparence et de bonne gouvernance, encore moins un cadre de prise en charge effective des aspirations des populations de Rufisque.
Dans une lettre adressée il y a quatre jours à Mamaya Sène et dont nous détenons une copie, Vision Rufisque qui est une coalition de la société civile ayant activement participé à l'élection de l'arbitre international à la tête de l'institution, a emboîté le pas au Pit qui a ouvert la voie. Les adjoints au maire, le Dr Omar Cissé et El Hadj Joseph Mbaye, co-signataires de cette lettre, interpellent d’abord leur édile sur certains recrutements. ‘Lors du dernier conseil, écrivent-ils, nous avons été surpris d'apprendre que les travailleurs émargeant à la municipalité sont passés, en quelques mois, de 825 à 835. Devant notre interpellation, vous avez déclaré avoir recruté les gens de votre cabinet, alors que nous avons constaté que le cabinet est officiellement inexistant, car ce sont les conseillers municipaux qui y officient. Dites-nous qui sont ces membres de votre cabinet ? Combien sont-ils ? Quel est leur profil ? Comment expliquer ce recrutement alors que nous avions largement décrié et diffusé à l'échelle du pays, les recrutements abusifs des 328 agents du maire sortant en 2008 et les déséquilibres créés dans le budget’.
Ces adjoints au maire feront savoir à Mamaya Sène qu'il a bafoué, par ce recrutement, ‘un des principes de la coalition de rupture qui met l'accent sur la transparence et l'efficacité dans le recrutement. Ni le bureau municipal, ni les membres de la coalition, ni les conseillers municipaux, encore moins les populations ne sont informés de ce recrutement’ d’autant que, constatent-ils, ‘ce sont 60 millions qui ont été rajoutés aux rubriques réservées au traitement salarial. Vu l'importance de ce montant, il est clair que d'autres recrutements sont planifiés’.
Les deux adjoints au maire s'offusquent également de la manière dont la commission des marchés et contrats a été montée. C'est ainsi qu’ils s'étonnent du choix de ses membres et de l'exclusion des membres de la coalition de rupture. ‘Comment comprendre que vous ayez voulu bénéficier des même pratiques que le maire sortant que vous avez pourtant décrié. Vous avez voulu désigner en catimini les membres de la commission de marché en introduisant l'arrêté de Ndiawar Touré’, s’indignent-ils. Ils lui rappellent également sa maladresse en mettant à l'écart des membres du bureau municipal dans le choix des infrastructures, notamment les routes et la nature des opérations pré-hivernales.‘Vous réfléchissez seul, décidez seul et agissez seul sur le terrain’, s’insurgent-ils.
Beaucoup d'autres questions ont été soulevées, notamment l'allocation des bourses, aides scolaires et prises en charge, les cantines construites par l'équipe sortante et qui sont attribuées par le nouveau maire sans informer l'équipe municipale. Et de rappeler à leur édile que ‘la gestion municipale est une affaire trop sérieuse, elle exige un support éthique considérable. Les intrigues, le spectacle, le tâtonnement et l'absence de fil conducteur n'y ont pas droit de cité. C'est pourquoi nous n'hésiterons pas, le moment venu, à saisir le contrôleur de légalité’.
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