Le président Abdoulaye Wade accompagné de Pape Diop, candidat à la députation et non moins tête de liste de la ‘coalition Sopi’ dans le département de Dakar, et d'une forte délégation, gardera le souvenir amer de son passage, hier, à Cambérène. Des brassards rouges, des slogans hostiles, des huées, tel est le décor de l'accueil réservé au président de la République et sa suite dans laquelle on pouvait remarquer, entre autres responsables du Pds, les adjoints au maire de Dakar, Moussa Sy et Mbaye Ndiaye, le non moins maire des Parcelles assainies. Des jeunes, des femmes et des enfants, surexcités, ont poursuivi le cortège présidentiel, de l'entrée de la cité religieuse jusqu'aux abords du mausolée de Seydina Limamoulaye où le chef de l'Etat s'est recueilli, avec des slogans tels que : ‘Gorgui amou fi doolé’ (Wade n'a pas de force électorale ici : Ndlr) ou ‘Ay sathie nguene’ (Vous êtes des voleurs : Ndlr).
‘Nous sommes des jeunes et nous avons besoin d'aide. Nous n'avons que la mer et le chef de l'Etat ne nous a pas aidés’, a laissé entendre un des jeunes manifestants pour expliquer leur courroux. Selon lui, Abdoulaye Wade n'a pas remis les pieds à Cambéréne depuis 2000. C'est pourquoi, explique-t-il, ‘nous ne pouvons plus croire aux propos des hommes politiques’. Abondant dans le même sens, une jeune fille ajoute que ‘le président Wade doit soutenir les jeunes de Cambérène, notamment les filles, en leur facilitant l'accès au crédit’. Un autre, arborant un brassard rouge à l'instar de ses camarades, souligne, pour sa part, qu'ils ne détestent pas Abdoulaye Wade mais, dit-il, ‘ce que nous voulons c'est qu'il doit accorder plus de considération à Cambérène à l'image des autres villes’. Et comme pour légitimer les propos des jeunes, le maire de la commune d'arrondissement de Cambérène, Aliou Gomis Laye, indiquera au chef de l'Etat, après l'avoir remercié de sa visite : ‘Nous allons vous faire parvenir un mémorandum des doléances des jeunes, des femmes et des personnes du troisième âge’.
Pour sa part, le chef de l'Etat a remercié ‘tous ceux qui avaient voté pour moi comme ceux qui ont choisi d'autres candidats’. Car, selon Abdoulaye Wade, ‘c'est cela la démocratie’. En démocratie, explique-t-il, ‘il n'y a pas d'unanimisme. Les gens sont libres de leur choix’. Suffisant pour lui pour comprendre qu'il n'a pas été élu pour soutenir seulement ceux qui l'ont porté au pouvoir. Mais, tient-il à préciser, ‘je suis là pour tout le monde, je dois aider tout le monde, recueillir toutes les doléances qui me sont soumises et résoudre ce qui est possible de régler’. A ce propos, le président de la République a fait comprendre que ‘personne ne détient la solution à tous les problèmes’. Et, de rassurer, sans faire de promesses, que ‘concernant vos doléances, j'en prends acte comme beaucoup d'autres’.
Abdoulaye Wade rappelle, en outre, avoir demandé aux Sénégalais de lui poser les problèmes auxquels ils sont confrontés. Pour ce qui concerne les doléances de Cambérène, le chef de l'Etat indique être en mesure de ‘faire ce qui est possible de faire’. Non sans affirmer : ‘Certes, je ne peux pas tout faire, mais je sais que je peux beaucoup faire’.
Prenant congé des populations de Cambérène, le cortège du président Wade a eu droit à la même ambiance. Des deux côtés de la voie, les jeunes arborant des brassards rouges ont servi les mêmes slogans au chef de l'Etat et à sa délégation.
Yakhya MASSALY
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