Mouhamadou Sow, celui-là même qui dispute un terrain de 700 mètres carrés sis aux Almadies au ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Moustapha Guirassy, a été jugé ce jeudi. L’affaire est mise en délibéré jusqu’au 10 août prochain. Le tribunal lui a accordé la liberté provisoire.
C’est le 10 août prochain que le tribunal va se prononcer sur le différend foncier opposant le ministre Moustapha Guirassy et Mouhamadou Sow sur le titre foncier de 700 mètres carrés sis aux Almadies. Moustapha Sow qui avait été placé sous mandat de dépôt à Rebeuss a été jugé avant-hier jeudi au tribunal des flagrants délits.
Devant la barre, le prévenu, par le canal de ses avocats Mes Babacar Ndiaye et Boucounta Diallo, a produit des pièces justifiant qu’il a déboursé 27 millions de francs Cfa pour acquérir la parcelle dont le ministre réclame la propriété. Dans les pièces fournies, il y a une autorisation d’occuper signée par Saliou Sambou, à l’époque gouverneur de Dakar. «Mon client a acheté le terrain devant un notaire. Mieux, il ne s’est pas contenté de l’acte du gouverneur uniquement pour entamer des constructions. Il a saisi les services des domaines pour régulariser son titre. Ce qu’il a fait avant d’obtenir son plan cadastral», a expliqué Me Boucounta Diallo. « Il n’y avait aucun droit sur la parcelle au moment où Mouhamadou Sow achetait le site. Comme l’atteste un document de la commission domaniale. D’ailleurs, pour régler le litige, la commission domaniale avait pris la décision de céder un autre site à Moustapha Guirassy», révèle Me Boucounta Diallo. Ce qui veut dire, argumente Me Diallo, que «la commission s’est rendu compte que mon client est dans ses droits». Me Diallo pense que «la partie civile s’est trompée de tribunal. Elle devait se rendre à la Cour suprême pour attaquer l’autorisation d’occuper du gouverneur qui est un acte administratif». Le problème, déplore Me Diallo, c’est que c’est «une affaire spéciale, dans un tribunal spécial avec des hommes spéciaux».
Une qualification qui na pas été du goût de Me Abdourahmane Sow dit Lénine, un des avocats du ministre, qui s’est directement ouvert au président du tribunal. «Trop, c’est trop, monsieur le président. Qu’il arrête de tenir certains propos». Suffisant pour que l’audience soit interrompue par le président pour calmer les deux parties.
À la reprise, Me Boucounta Diallo d’enfoncer le clou. « Tu peux défendre le diable, mais ne me demande pas de le caresser», dit-il à Me Sow.
Abdourahmane Sow «Lénine», lui, pense que Mouhamadou Sow occupe illégalement le site. « Il n’a aucun titre et le ministre a obtenu son bail depuis 2002», constate la partie civile. «Mouhamadou Sow faisait la sourde oreille. Il a retardé les constructions du propriétaire légitime qui devait bâtir sur les lieux un établissement», expliquent les avocats de la partie civile qui mettent eux aussi à la disposition du tribunal des documents qui attestent que Guirassy est le propriétaire légitime de 1 500 mètres carrés qui englobe les 700m2 litigieux».
Suffisant pour que le procureur, estimant que les faits reprochés à Mouhamadou Sow sont établis, requière une peine de 3 mois ferme.
Avant que le juge ne mette l’affaire en délibéré jusqu’au 10 août, les avocats du prévenu ont sollicité et obtenu sa mise en liberté provisoire.
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