L’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci) est au cœur d’un litige foncier qui l’oppose à la collectivité léboue de Ouakam. Un litige que les Lébous de Ouakam avaient déféré devant le juge des référés en l’audience du 03 septembre dernier et qui a été renvoyé au 17 septembre prochain sur demande de Me Mbaye-Jacques Ndiaye, coordonnateur du collectif d’avocats des plaignants. La demande de l’avocat était destinée à « tenter un rapprochement entre les parties ». Que s’est-il passé pour que l’Anoci soit traînée devant la Justice ? La réponse dans les courriers, dont nous avons obtenu copie, et que Me Mbaye-Jacques Ndiaye, coordonnateur du collectif des avocats de la collectivité léboue de Ouakam, a servis, le 11 janvier 2007, à Karim Wade et le 03 septembre dernier, à Mes François Sarr et associés, avocats de l’Anoci. Dans la lettre qu’il a envoyée au président de l’Anoci en début d’année, Me Mbaye-Jacques Ndiaye explique : « Dans le cadre de l’extension de la Corniche Ouest pour les besoins de la Conférence islamique, vous avez obtenu de ma mandante une emprise de 20 395 m2 sur le titre foncier N°5007/Dg lui appartenant. A ce titre, il était convenu que l’Etat du Sénégal indemnise la collectivité léboue. Or, à ce jour, bien que les travaux avaient démarré, aucune proposition concrète n’a été faite à la collectivité léboue de Ouakam en vue de son indemnisation. C’est pourquoi je viens par la présente vous informer que ma mandante propose de l’indemniser jusqu’à concurrence de 100 000 francs le mètre carré. Aussi est-elle disposée à négocier ce prix, au mieux des intérêts de chaque partie ».
« Nous allons défendre les intérêts de l’Anoci le jour du procès » Cette lettre envoyée, aucune réponse des dirigeants de l’Anoci ne parviendra à la collectivité léboue ni à ses avocats qui, pour que l’Anoci démarre ses travaux, vu l’urgence des infrastructures à réaliser avant le sommet, avaient pourtant libéré les emprises nécessaires sans qu’un accord ne fut préalablement trouvé. Dans une lettre envoyée aux avocats de l’Anoci, Me Ndiaye, qui souligne qu’« avant même de négocier le montant de l’indemnité, la collectivité de Ouakam a accepté que les travaux puissent démarrer sur le site, compte tenu notamment des délais que s’est assignés votre cliente pour l’exécution en temps utile du projet », se désole qu’« à ce jour, l’Anoci n’a pas cru devoir répondre à cette correspondance, encore moins faire des propositions pour une issue heureuse de cette affaire ». Aussi soutient-il : « C’est la raison pour laquelle nous avons initié la procédure de référé qui a été évoquée à l’audience du 03 septembre 2007 puis renvoyée au 17 septembre prochain à ma demande, afin de tenter un rapprochement entre les parties ». Pour l’avocat de la collectivité léboue, « seule la voie du règlement à l’amiable serait mieux indiquée en pareils cas ». Le cabinet de Me François Sarr que nous avons joint au téléphone a confirmé l’assignation, mais soutient, par la voix de Me Benoît Sarr, qu’il n’a pas d’informations à donner sur cette affaire. « Nous allons défendre les intérêts de l’Anoci le jour du procès », conclut-il, sans autre commentaire.
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