Ils n’affichent pas en public ce qu’ils vendent, parce que leur clientèle est assez discrète pour les retrouver sans éveiller le moindre soupçon. Les personnes qui passent à longueur de journée devant leurs étals ne voient que les films d’action ou ceux aux histoires à l’eau de rose qu’ils affichent.
Sauf que derrière ces films-là se cache une marchandise plus prisé : les films pornos. I.D est un jeune commerçant d’une vingtaine d’années qui tient une cantine au marché Tilène, sur l’avenue Blaise Diagne, près de l’ancienne salle de cinéma « Rex » aujourd’hui transformée en centre commercial. En cette matinée de mercredi, l’endroit grouille de monde comme à l’accoutumée.
A l’intérieur de sa cantine, des téléphones portables, du matériel électronique, ainsi que des pochettes de films en Dvd exposées. Ce qui en fait un lieu de travail comme les autres où un client peut entrer et ressortir sans une arrière-pensée sur la nature de certaines marchandises. A moins que la question lui soit posée. « Je vends aussi des films pornos, renseigne-t-il. C’est une marchandise très demandée et je l’écoule deux fois plus vite que les films d’action et les séries qui sont affichées ».
La plupart de ces films proviennent de la Chine et du Nigeria, selon
lui. « Les gens qui viennent acheter utilisent un langage que les
vendeurs comprennent parfaitement, ajoute-t-il. Certains ne se cachent
pas et me demandent si j’ai des films X ou pornos, mais d’autres disent «
Sabarou Indo » ou utilisent d’autres termes ».
« Il m’arrive de vendre ces films à des hommes qui ont l’age de
mon grand-père »
La clientèle est très variée, dont une grande partie est
constituée par la gent féminine. « Il y a beaucoup de jeunes, notamment
des filles adolescentes qui viennent ici, mais aussi des femmes mariées
», révèle-t-il avant d’ajouter : « De même que des hommes très âgés qui
doivent au moins dépasser la quarantaine ». P.D, un autre vendeur qui
tient un étal sur le trottoir, à quelques encablures de sa cantine,
confirme : « Parfois, il m’arrive de vendre ces films à des hommes qui
ont l’age de mon grand-père, dit-il. Même quand ils viennent et que je
n’ai pas ce qu’ils demandent, je vais chez mes autres camarades vendeurs
pour le leur trouver ».
C’est très difficile de connaître les raisons qui les poussent à
regarder ces films, poursuit P. D. par ailleurs, il n’affiche pas cette
marchandise pour des « raisons d’étique ». Mais surtout au nom du
respect pour les passants. « Si je le fais, cela peut donner de
mauvaises idées aux enfants qui passent ici à longueur de journée »,
confie-t-il. L’essentiel, dit-il, est que la clientèle sache où trouver
ce qu’elle cherche sans se fier à une affiche.
Toutefois, face au changement des comportements, ces vendeurs de
films à caractère pornographique dédramatisent et pointent du doigt les
parents. « Beaucoup d’entre eux ne prêtent plus beaucoup d’attention à
ce que font leurs enfants. Ils s’en moquent à la limite, estime ce
dernier. Pour lui, une fille ou un garçon vient acheter un film porno
parce qu’il n’a pas encore reçu une bonne éducation. Cela dit, « avec
l’avancée de la technologie, il n’y a même plus besoin d’aller acheter
un film pornographique », fait savoir un autre vendeur qui tient lui
aussi un étal sur le trottoir. « Maintenant, une grande partie des
filles ont ces films dans leurs téléphones portables », se défend-il. «
Avec l’implantation des cybers dans les quartiers et les nombreuses
chaînes de télévision, il est très facile de regarder un film porno sans
se fatiguer de l’acheter ».
ON EN PARLE
Sénégal: Le Ministre Des Pêches Publie La Liste Des Navires Autorisés à Pêcher Dans Le Pays
Societe
06 mai, 2024
Ismaëla Madior Fall à L’ifan : Professeur Mbaye Thiam, Porte Parole Du Recteur, Rétablit La Vérité Des Faits
Education
07 mai, 2024
[arrêt Sur Image] Abdou Karim Ndoye, Le Jeune Sénégalais Derrière La Photo Officielle De Bassirou Diomaye Faye
Societe
06 mai, 2024
0 Commentaires
Participer à la Discussion