Le ministre d'État, garde des Sceaux, ministre de la Justice, range la dernière livraison de l'hebdomadaire «La Gazette», relativement au scandale des commissions d'un montant de 20 milliards de francs Cfa dans l'attribution de la licence à Sudatel, dans la catégorie des propos d'un journaliste qui ne peuvent permettre le déclenchement de poursuites judiciaires.
Invité, hier, de l'émission «Grand Jury» sur la «Rfm», Me El Hadji Amadou Sall a déclaré attendre des preuves. «J'attends qu'on m'apporte des preuves. Comme disait l'autre, on ne gouverne ni sur des sondages encore moins des spéculations». Poursuivant, il ajoute : «C'est vrai, des accusations ont été faites, pour le moment, ça demeure des accusations. Les poursuites ne sont jamais déclenchées de cette façon-là».
Pour le garde des Sceaux, «c'est un article de presse qui a été fait. Il
peut être pertinent comme il peut manquer de pertinence, qui évoque un
certain nombre de faits et les faits qu'il évoque ne correspondent pas
aux faits que nous savons». Mieux, répétant que ce «n'est qu'un article
de presse», Me Sall souligne que ledit article «fait état parfois
d'éléments contradictoires. Dans le fond, il dit que c'est Sudatel qui
devait payer des commissions. Cela ne me dérange absolument pas que
Sudatel paie des commissions». Toutes choses qui font que le ministre de
la Justice s'en tient à «ce qu'a dit le ministère de l'Économie et des
Finances». C'est à dire que «l'État du Sénégal a vendu la licence à 200
millions de dollars et 200 millions de dollars sont entrés dans les
caisses de l'État».
Et Me Sall de s'interroger : «Pour quelles raisons
nous ne pouvons pas croire ce que le gouvernement nous dit et qui peut
être prouvé, et croire autre chose ?» Réfutant toute idée d'impunité au
Sénégal, Me Sall clame : «A chaque fois que la Justice sera saisie, elle
fera son travail et elle fera son travail jusqu'au bout. Sur toutes les
affaires, à chaque fois qu'elle est saisie et régulièrement saisie,
elle ne peut pas ne pas faire son travail parce que à l'instant où la
justice cesse de faire son travail, ceux qui sont chargés de l'animer, à
cet instant précis, commettent une forfaiture. C'est la loi et les
choses sont ainsi faites».
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