Hier, vers 20 heures, un chauffeur a perdu le contrôle de son camion rempli de ciment en provenance des Mamelles. Le véhicule a ramassé tout sur son passage avant de finir sa course dans une boutique. Le bilan est lourd, avec une personne tuée et plusieurs autres blessées.
Il était 21 heures 44 sur la route de Ouakam. Il y avait une foule au niveau de la brigade de gendarmerie. Tout à coup, c’est la débandade ! Au milieu de la foule, des personnes au pas de course se dirigent vers une ambulance stationnée à quelques mètres de la gendarmerie. Ils tiennent le corps inanimé d’une dame âgée d’une quarantaine d’années. Les cris de détresse commencent à fuser de partout. «C’est Mariama», lâche une dame. Les cris se font plus audibles. Les populations de Ouakam venues chercher des informations à propos de l’accident spectaculaire qui s’est produit sur la descente du rond-point de leur village traditionnel ne peuvent plus se retenir. «On connaît la dame. C’est elle qui vend des cacahuètes au niveau du rond-point au bord de la route, et elle est très gentille avec tout le monde», raconte une dame en sanglots. En face, il y a un homme tout de blanc vêtu. Il ne dit rien. Comme perdu dans la foule, il regarde la dame en train de parler. Subitement, une autre femme s’approche d’elle et lui demande d’arrêter de pleurer, car ce n’est pas bon pour l’homme qui est en face d’elle. «C’est le mari de la femme.» L’homme ne réagit pas. Il ne comprend pas le wolof. Il est d’origine guinéenne. Un de ses parents qui comprend ce que racontent les femmes lui demande alors de retourner à l’intérieur de la brigade de gendarmerie. Mais il ne peut pas. Sa femme est dans le véhicule des sapeurs-pompiers.
Quelques minutes plus tard, son fils débarque sur les lieux en pleurs. Il était parti chercher sa mère après avoir demander si quelqu’un l’avait vue après l’accident. Il se dirige vers le camion renversé autour duquel des Asiatiques s’affairaient à redresser. Il est alors retenu et ramené dans les locaux de la gendarmerie. Il est reste toujours inconsolable.
Pourtant quelques minutes auparavant, il avait le sourire. C’est quand il a eu vent de l’accident, qu’il est arrivé sur les lieux. Il y avait sur place cinq blessés qui ont été évacués : deux personnes de race blanche, un homme et deux enfants. Sur les causes de l’accident, son cousin lui raconte que c’est «au moment de la prière de Géwéé (dernière prière de la nuit) que le chauffeur d’un camion chargé de plus de trois tonnes de ciment a perdu le contrôle de son véhicule sur la descente, en provenance des Mamelles. Le camion a d’abord heurté un car «ndiaga-ndiaye», puis un petit véhicule avant d’emporter avec lui une voiture de marque «Laguna» transportant deux personnes de race blanche et une femme noire, dans une boutique de l’autre côté du trottoir. A cet endroit, se trouvait une dame devant son étal. La dame n’a pas eu le temps de se lever pour courir contrairement aux deux enfants, qui étaient à côté d’elle. Le chauffeur a pu sauter dans la confusion et s’est introduit dans la brigade de gendarmerie. Sa cargaison a été pillée par des personnes venues porter secours aux victimes. Sur place, l’homme âgé d’une trentaine d’années demande son frère, on le lui montre. Pour sa sœur, on lui a dit qu’elle a été embarquée dans le véhicule de sapeur. Et pour sa mère, la grande faucheuse était déjà passée par là.
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