Le chanteur de l'orchestre Djolof Band de Viviane Ndour, ‘Joe’ Mbaye est inculpé dans une affaire d'escroquerie sur visa portant sur la somme de 12 millions de nos francs. L'audience a eu lieu hier aux flagrants délits où un prévenu répondant au nom de Momar Sarr Ndao, attrait à la barre pour le délit d'escroquerie sur visa, a soutenu que l'artiste musicien aurait encaissé l'argent. Selon le mis en cause, qui est en détention provisoire depuis trois semaines, le chanteur lui aurait remis sept passeports pour l'obtention de visa pour l'Hexagone. Mieux, il soutient n'avoir encaissé que la somme de deux millions par personne, contrairement à la thèse des trois millions, soutenue par le musicien.
Toujours d'après les déclarations de Momar Sarr Ndao, les visas qu'il a ‘délivrés’ à Joe Mbaye ont été certifiés légaux par le policier Doudou Fall du commissariat de police de Dieuppeul. Des propos que le chanteur a catégoriquement niés, en soutenant être le simple auteur de la mise en relation entre le prévenu Ndao et les plaignants dans cette affaire. Il s'agit des sieurs Alioune B. Guèye, Ousmane Sèye, Issa Kandji, Fallou Ndiaye, El Hadji Badiane, Bassirou Ndao, en plus de la dame Maty Mbengue. Toutes ces victimes soutiennent avoir remis la somme de trois millions 500 mille pour la délivrance de visa devant les conduire à Lille, en France. Le motif du voyage était de prendre part à une foire d'exposition de produits africains.
La partie civile a soutenu, lors du procès, que le délit d'organisation de migration clandestine est caractérisé par ‘le fait de passer outre les voies légales d'obtention de visa’. Ils ont présenté le sieur Momar Sarr Ndao comme étant un ‘multirécidiviste, un coutumier des faits qui lui sont reprochés’. Avant de regretter la lettre de désistement glissée dans le dossier, alors que les plaignants n'ont jamais décidé de laisser tomber l'affaire. Au titre des dommages et intérêts, il a été réclamé la somme de huit millions au profit de la dame Maty Guèye, et le remboursement des montants versés, pour les autres plaignants.
Le parquet a soutenu, pour sa part, que le voyage était imaginaire, car les faux visas délivrés n'émanent pas des autorités consulaires habilitées. Le procureur a souligné dans son réquisitoire que ‘les plaignants ne sont pas arrivés à destination. Ils ont été refoulés à l'aéroport de Casablanca’. Estimant que le délit d'escroquerie sur visa est établi, il requiert un an ferme contre le prévenu Momar Sarr Ndao.
Me Ciré Clédor Ly, assurant la défense du présumé coupable, pense que son client était ‘déterminé à remplir son obligation d’amener les demandeurs de visa en France’. Ce qu'il justifie par le fait que le mis en cause ‘les a logés et nourris une fois arrivés au Maroc, alors qu'il avait l'occasion de se fondre dans la nature sur la terre du pays de Hassan II’. Il soutient également que ‘les éléments de preuve pour assortir l'infraction font défaut dans ce dossier’. Ce qui, selon Me Ly, devrait inciter la justice à ne pas devoir suivre le réquisitoire du parquet. ‘Les avocats de la partie civile doivent convaincre de l'exactitude ce que l'on soutient’, ajoute-t-il.
Pour Me Ciré Clédor Ly, ‘le délit de migration clandestine, évoqué par la partie civile, n'a pas sa raison d'être, dans la mesure où l'embarquement illégal suppose la traversée d'une frontière sans titre de séjour légal permettant de s'établir dans ce territoire. De plus, les plaignants étaient en situation de régularité au moment de quitter ce territoire. C’est la raison pour laquelle ils ont échappé à la vigilance des autorités aéroportuaires sénégalaises préposées au contrôle des documents de voyage’. Fort de toutes ces observations, l'avocat a écarté ‘l'intention délictuelle’ et plaidé la relaxe pure et simple de son client. Il a demandé au tribunal de faire preuve de clémence à son égard.
La décision du tribunal sera rendue le 14 septembre 2009.
2 Commentaires
Youness
En Août, 2011 (12:39 PM)Jamal Coiffeur26
En Septembre, 2011 (11:57 AM)Participer à la Discussion