Les étudiants de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar se sont encore fait entendre. En effet, ceux de la Faculté de droit qui doivent passer les examens du deuxième tour (session rapprochée) s'indignent, du fait que leur amicale puisse accepter que le Coud les reloge à la cité Claudel.
Bagages : matelas, sacs de voyage, gaz en main, visages renfrognés, les étudiants ont rejoint pour la plupart hier la cité Claudel. Ils indexent l'amicale d'être corrompue, car, disent-ils, elle aurait reçu de l'argent provenant du Coud pour accepter une telle chose, sans brouhaha ni jet de pierres. Pour certains, la cohabitation entre étudiants et étudiantes à Claudel constitue un réel danger, car cela favorise le libertinage, les tentations… Et il y a des étudiants « mal intentionnés ». Selon eux, toujours, leur déguerpissement n'est pas lié à un problème de restauration ou de réfection. Mais c'est parce que, les autorités du Coud veulent les forcer à quitter le campus. Pour les étudiantes trouvées sur place, « c'est anormal, cela comporte beaucoup de risque, les étudiants sont majeurs, mais immatures, c'est la faute de l'amicale, elle ne gère que l'argent ». D'où les regrets de Fatou Diop, étudiante en droit, déçue d'avoir voté des gens peu soucieux de la défense des intérêts des étudiants. Pour d'autres, le fait de loger à Claudel ne pose pas un problème, car ils ne sont là que pour faire leurs examens, et pour un temps très limité : 10 jours. Par contre, le fait d'être entassé dans un seul pavillon : B2, et les « qu'en dira-t-on » des personnes extérieures constituent leurs seuls soucis. Ils soutiennent que ce qui peut se passer à Claudel, peut bien l'être au campus, mais que des garçons logent à Claudel peut susciter une incompréhension. Parmi eux, Samba Diop, étudiant en droit. Interpellée sur la question, l'amicale de la Faculté de droit nie avoir reçu une quelconque somme d'argent. Pour les membres de l'amicale, « c'était dans le soucis de les écarter des étudiants des autres Facultés qui ont terminé leurs examens, et qui sont restés au campus, c'est aussi pour les mettre dans de bonnes conditions, et créer une cohésion entre les étudiants de droit ». Cette précision est celle du trésorier de l'amicale, Ibrahima Souané. Les dirigeants de l'amicale, disent accepter ce consensus, car le restaurant de la cité Claudel est le seul qui fonctionne en ce moment, et le seul à présenter les normes de sécurité. Puisqu'il est mieux « gérable », et n'ayant qu'une seule issue, alors que la visite est interdite à tous ceux qui ne sont pas étudiants. Le Coud rejette l'idée qui fait croire qu'il a remis de l'argent aux dirigeants de l'amicale. Pour M. Diop, conseiller en communication du directeur du Coud, «reloger les étudiants n'est pas un droit, car leur contrat avec ces derniers a pris fin depuis le 15 Août, le campus doit être réfectionné et réaménagé ». Mais la cohabitation d'étudiants et d'étudiantes dans un milieu aussi fermé que la cité Claudel, ne constitue-t-elle pas une catastrophe ou une absurdité ? Et si « Mbaye Dosé » avait raison ?
0 Commentaires
Participer à la Discussion