«Nous ne voulons plus jamais ça !», «Nous voulons des maris et non des monstres !», «La violence faite aux femmes, ça suffit !». Ces différents slogans ont rythmé, hier, la marche de centaines de femmes de Ziguinchor initiée par le Comité local de lutte contre les violences faites aux femmes. Elles manifestaient pour dire toute leur colère contre la «barbarie» dont a été victime l’une d’elle, en l’occurrence, Mme Henriette Tine «sauvagement battue à coups de pilon» par son mari Denise Faye, le 25 août dernier, «au point de subir plusieurs traumatismes et d’être internée à l’hôpital Principal de Dakar, où elle lutte aujourd’hui contre la mort». Selon la déclaration des manifestantes, lue devant le gouverneur, après avoir arpenté les différents artères de la ville, depuis la Place de Gao jusqu’à la gouvernance, le bilan médical de la secrétaire du Programme alimentaire mondiale (Pam), à Ziguinchor, est accablant. «Il révèle, entre autres, un traumatisme crânien, une clavicule cassée, plusieurs contusions sur tout le corps, des points de sutures sur tout le visage», relèvent-elles. Aussi, considérant que ce spectacle désolant vécu de plus en plus par les femmes n’est pas sans conséquence négative sur les enfants, les soeurs de Henriette Tine se disent «profondément choquées par cette situation douloureuse causée par la barbarie d’un professeur de Lettres modernes (Ndlr : en poste à Thiès), en retard sur son temps et sur sa société». Elles condamnent, de la façon la plus ferme, «ces actes de sauvagerie» dont a été victime Mme Faye et dénoncent du même coup, sous toutes leurs formes, «ces violences injustifiables» faites aux femmes. Le comité exige, en conséquence, «avec force énergie qu’une sanction, sévère, immédiate et exemplaire à la dimension du crime perpétré, soit prise contre Denise Faye». Afin, dit-il, que de pareils actes ne se produisent plus. Car, poursuit la déclaration, «les femmes de Ziguinchor sont suffisamment éprouvées par plus de vingt ans de crise et ne sauraient accepter d’autres souffrances de la part d’hommes qui n’ont rien compris à la marche du temps». Les femmes disent, toutefois, faire confiance aux autorités judiciaires du pays, afin que sur cette affaire, toute la lumière soit faite et que la justice soit rendue, le coupable sanctionné et la victime rétablie dans ses droits, avec sa dignité de citoyenne, de femme, d’épouse et de mère de famille.
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