Louga, 4 août (APS) - Le secrétaire général de la sous-section Syndicat autonome des médecins (SAMES) de l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga, Dr Mouhamed Coulibaly, a dénoncé mercredi l’indifférence des autorités sénégalaises aux difficultés des médecins et à leur incidence dans l’offre de santé.
Dr Mbaye qui s’entretenait avec la presse au deuxième de grève de son mouvement syndical, a indiqué que les décideurs politiques qui ‘’ferment les yeux sur les difficiles conditions de vie et d’exercice des médecins donnent aux populations une impression de fausse sécurité dans les structures sanitaires’’.
Le secrétaire à la communication de la Zone Nord du SAMES a également affirmé que les médecins étaient ‘’les plus pauvres des fonctionnaires de la hiérarchie A spéciale’’, qu’ils partagent pourtant avec les magistrats et les professeurs d’universités.
‘’Les véritables agents qui ne savent que consulter et essayer de guérir les malades occupent une piètre place dans la nomenclature des hôpitaux qui sont submergés par une pléthore de recrues politiques sans aucune qualification professionnelle’’, a-t-il relevé.
‘’Cette foison de blouses fait croire aux malades qu’ils sont en sécurité alors que ce n’est pas le cas’’, a relevé Dr Coulibaly qui noté que ‘’sur les 258 agents de l’hôpital régional de Louga, seuls quelque 85 constituent le personnel soignant et les reste n’est d’aucune utilité’’.
Le SAMES qui a décidé d’aller en grève tous les mardis et mercredis du mois d’août compte ainsi amener le gouvernement à accorder plus d’importance et de diligence à la résolution des problèmes des médecins, a ajouté le syndicaliste soutenant que seule l’urgence sera assurée au cours du mouvement d’humeur.
‘’Le gouvernement qui tente de faire la médecine sans les médecins a créé des structures céphalomégaliques en mettant à la tête des hôpitaux des personnes étrangères à la santé, des cadres de gestion non médicaux responsables de la gabegie et de la gestion désastreuse des établissements publics de santé’’, a souligné Dr Coulibaly.
Le SAMES dénonce aussi l’absence de gestion démocratique des ressources humaines du ministère de la Santé, avec des nominations qui ne répondent à aucun critère de performance et/ou de mérite, a-t-il indiqué.
Entouré de ses collègues, Dr Coulibaly a pointé du doigt l’absence de considération de la responsabilité médicale et de reconnaissance du statut du médecin spécialiste.
Les médecins militants du SAMES ont également regretté ‘’cette manière de manipuler le secteur de la santé en changeant de ministre presque tous les jours pour faire reculer les échéances dans les négociations’’, a indiqué le syndicaliste qui s’est désolé que ‘’le patient est la victime innocente des errements de nos gouvernants’’.
Pour sa part, le secrétaire général par intérim de la zone Nord et secrétaire général adjoint de la sous-section du SAMES de l’hôpital régional, Dr Abdou Sarr, a soulevé pour le dénoncer le projet de transformation des centres de santé en établissements publics de santé et des régions médicales en directions.
Avec ces nouveaux projets, seules les formes vont changer mais les contenus demeureront les mêmes, a regretté Dr Sarr expliquant que ce sont les équipes cadres de district qui céderont leurs places à des équipes de direction qui viendront davantage alourdir le fonctionnement administratif des structures sanitaires.
La Convergence regroupant le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SUTSAS) et le Syndicat autonome de la santé (SAS) a annoncé, mardi à Dakar, qu’elle avait décidé de procéder à partir du 7 août prochain à une rétention de l’information sanitaire, dans le but de "tordre le bras" des pouvoirs publics afin qu’ils respectent les engagements consentis à l’endroit des travailleurs du secteur.
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