NETTALI. Procès d’un maire contre ses administrés. Ce matin, Samba Bathily Diallo, maire de Ouakam, attrait à la barre cinq jeunes du village. Ils sont poursuivis pour attroupement sur la voie publique ayant occasionné des dégâts matériels. Leur avocat va baser sa plaidoirie sur l’imputabilité des faits et l’absence de preuves, nous apprend Première Fm.
Selon Me Mbaye-Jacques Ndiaye, avocat des jeunes de Ouakam attraits à la barre du tribunal par le maire de la commune d’arrondissement, « c’est à la suite d’un débat, qui a été tenu sur le plateau d’une télévision de la place, que Samba Bathily Diallo a porté plainte contre ces jeunes en leur reprochant d’avoir cassé son véhicule, ce qui d’ailleurs reste à prouver ». Me Ndiaye de poursuivre : « Sur ces entrefaites, le maire a envoyé une liste de personnes à Monsieur le procureur de la République. Nous ne demandons pas simplement leur libération, nous demandons plutôt leur relaxe et nous allons nous baser certainement sur des éléments de droit concernant d’abord l’imputabilité de faits, concernant également surtout la preuve qui n’a jamais été rapportée par le maire que ces personnes-là ont effectivement cassé son véhicule et que ces personnes-là se sont réellement attroupées sur la voie publique ». Invité de la Première Fm, le maire Samba Bathily Diallo est revenu sur son différend avec le Collectif des jeunes de Ouakam et sur les récents incidents qui se sont déroulés dans le village lébou. « J’avais une délégation venue de la ville de Clichy, une commune jumelle de la Commune d’arrondissement de Ouakam, avec un don de four pour la poterie céramique. Un don destiné aux handicapés de Ouakam. Au moment où nous étions en train de préparer la cérémonie, au moment où ces hôtes étaient dans un restaurant de la place à la cité Asecna, en train de prendre leur déjeuner, moi j’étais dans ma maison en train de préparer mon discours, c’est en ce moment qu’on m’a téléphoné pour me dire que des individus sont venus s’attaquer à la Commune d’arrondissement. Avant que je n’en revienne, on me téléphone pour me dire qu’ils ont attaqué le restaurant où étaient les hôtes. Quelques minutes après, on me dit que les véhicules ont été complètement brûlés. Chaque fois qu’il y a problème, on dit que c’est un problème de foncier, cette fois-ci, je ne comprends pas ». Le maire Samba Bathily indexe évidemment « ces vieux ennemis » du Collectif des jeunes de Ouakam : « Je les ai déjà identifiés, parce que Ouakam est un petit village où tout le monde se connaît ». Sur les raisons de ces attaques, le maire dit : « Il y a d’autres jeunes qui sont actuellement sous mandat de dépôt ; donc ce jour-là, ces jeunes étaient déférés au parquet et c’est en représailles qu’ils ont attaqué et la commune et le restaurant ». Mais Samba Bathily Diallo a une autre idée sur les motivations des jeunes : « Il y a plusieurs facteurs. Il y a la xénophobie, il y a la méchanceté, parce que cet acte-là est un acte de méchanceté. Il y a la xénophobie, parce que j’ai un nom Diallo, ils ne s’en cachent même pas ». A propos du procès qui l’oppose ce matin à ses jeunes administrés, le maire Samba Bathily martèle : « Ce n’est pas le procès des véhicules calcinés, c’est le procès du véhicule détruit. Parce qu’ils avaient attaqué mon convoi, le 12 septembre, endommageant mon véhicule particulier. J’aurais voulu ne pas en arriver là, ce sont mes administrés, j’aurais voulu vraiment que la justice ne nous départage pas. Mais vous savez aussi, cela ne peut pas continuer, c’est la énième fois. Pendant la pose de la première pierre du lycée, devant le ministre de l’Education, le maire de Dakar, ces mêmes jeunes nous avaient jeté des pierres, ils avaient détruit la fondation de la Case des tout-petits. Donc chaque acte que je pose pour le développement de la commune, ils essaient de le saboter ».
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