L’Unsas a apporté sa voix au concert des critiques contre le projet de réforme du Code du travail visant à délimiter le renouvellement du contrat de travail à durée déterminée (Cdd). La position de la centrale syndicale dirigée par Mademba Sock est contenue dans un « Manifeste du 1er Mai 2010 » publié ce week-end.
Jusque-là, l’article L 42 du code permet à un employeur de ne reconduire le Cdd qu’une seule fois. Le gouvernement aurait décidé de faire passer le projet de loi de réforme à l’Assemblée nationale « au plus tard le 31 mai », d’après le secrétaire général de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts), Sidya Ndiaye. Lors d’une conférence de presse il y a quelques jours, il a déploré le silence de certains leaders syndicaux face au projet de loi, et appelé à l’union pour lutter contre une « réforme réactionnaire conçue et planifiée par la Banque mondiale et le Fmi ».
Plusieurs organisations syndicales ainsi que des partis politiques de l’opposition ont déjà dénoncé l’initiative du gouvernement présentée comme une mesure d’amélioration de l’environnement des affaires visant à attirer davantage les investissements au Sénégal.
Pour l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas), la démarche du pouvoir d’Abdoulaye Wade est une « volonté de démantèlement des acquis sociaux, de remise en cause des principes et droits fondamentaux au travail à travers la précarisation de l’emploi, l’éclatement des solidarités collectives, l’isolement du travailleur salarié et l’affaiblissement du mouvement syndical ». Le secrétaire général Mademba Sock et ses camarades ont fait état de « la farouche détermination des travailleurs à faire front contre toutes ces réformes aux relents esclavagistes d’une autre époque appartenant à des civilisations anciennes ».
De fait, l’Unsas exige le retrait de ce projet de loi modifiant les dispositions de l’article L 42 du code du travail avertissant qu’« ensemble, les organisations syndicales vont organiser la riposte et s’opposer aux méthodes et conditions inhumaines de travail que cette classe d’oppresseurs veut instaurer dans les centres de production et lieux de travail ».
Par ailleurs, dans leur manifeste aux 17 points de doléances, Mademba Sock et Cie réclament l’ouverture des négociations autour de la plateforme revendicative. Ils demandent notamment « la sécurisation du parcours professionnel des travailleurs ; la baisse des tarifs de l’électricité ; l’augmentation de la tranche sociale applicable à la SDE (NDLR, Société des eaux) de 20m3 à 50m3 ».
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