La conviction du marabout Serigne Mansour Sy, ancien fonctionnaire de la Banque islamique de développement (Bid) est que "la situation est catastrophique au niveau social". Du premier septennat de Me Wade et du quinquennat commençant, Serigne Mansour Sy Ibn Serigne Jamil, marabout doublé d’un intellectuel retient des problèmes à plusieurs niveaux. Il évoque les problèmes de survie qui assaillent les populations sénégalaises avec l’inflation sans limite sur les produits alimentaires, les délestages, les bas salaires dans certains secteurs." Pour lui, l’attente légitime des populations, c’est que ’tous ces problèmes soient réglés" mais aussi que la démocratie s’ancre davantage et la vie politique, mieux moralisée. Or, ce pari n’a pas été tenu, déplore l’ancien fonctionnaire de la Banque islamique de dévelppement (Bid) revenu au bercail pour mieux s’occuper du khalifat de son père dont la Jawiya se trouve à Fass, un quartier populaire de Dakar. Au plan économique, Serigne Mansour Sy estime que la situation n’est guère reluisante. Il évoque comme signe, la dernière sortie du représentant du Fonds monétaire international (Fmi) qui met en demeure le gouvernement de payer les fournisseurs.
S’agissant de la situation politique, Serigne Mansour Jamil estime qu’elle est d’une "grande complexité". A l’en croire, "l’opposition et le pouvoir sont englués dans des divisions et des guerres de chapelles qui n’ont comme soubassement que des ambitions personnelles". Selon Serigne Mansour Sy "Jamil", "l’opposition a perdu ses repères, elle semble anéantie et ne s’oppose plus. Wade prend des initiatives pour éviter une plus grande fraction de son parti", analyse Serigne Mansour Sy Jamil. Avant de suggérer à l’opposition de jouer son rôle d’aiguilleur" alors qu’au Pds, "il faut plus de démocratie". Quant aux retrouvailles annoncées entre Wade et Idrissa Seck, le khalife de Fass les voit plutôt d’un oeil. "Je trouve que c’est une bonne chose que les gens d’une même famille se retrouvent", non sans faire remarquer que l’ancien Premier ministre avait "toutes les cartes en main, mais il a gaté son jouet".
Par ailleurs, Serigne Mansour Sy a évoqué les divisions de la famille, notamment entre Cheikh Tidiane Sy et Serigne Mansour , khalife général des tidianes. Tout en avouant sa proximité avec ce dernier, il n’en demeure pas moins qu’il se réclame de l’amitié du premier. "Les divergences sont futiles" dit-il en prédisant des retrouvailles entre Cheikh Tidiane Sy et Serigne Mansour Sy Borom Daaradji. Sur les divisions au sein de la Famille Omarienne à propos du khalifat laissé vacant depuis la disparition en janvier 2007 de Serigne Thierno Mountaga Tall, Serigne Mansour Jamil a été trés laconique : "ce que je peux en dire c’est une question qui concerne la famille Tall ? C’est à eux de le régler. Ils sont majeurs et vaccinés et ont les moyens de régler ce problème, malgré sa difficulté". Et sur la tijania d’une façon générale, Serigne Mansour Sy Jamil a déclaré qu’" elle se porte à merveille au Sénégal et dans le monde. Elle a de beaux jours devant elle". Citant des chiffres du dernier recensement en 2002, il estime que les tijanes constituent 49% de la population sénégalaise, suivis des mourides 31%, des khadres 8% et des layènes 4%. Le religieux a dans le même sens exhorté les pouvoirs publics à rester à équidistance des confréries et attribue au régime en place, la paternité du malaise dans leur cohabitation.
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