La Haute cour fédérale de Justice a ouvert la voie aux autorités nigérianes pour qu'elles puissent considérer l'organisation chiite dirigée par le Cheikh Ibrahim El Zakzaky comme une organisation terroriste. Ce lundi 29 juillet, le leader du mouvement islamique du Nigeria doit comparaitre ainsi que son épouse devant une cour spéciale de l'Etat de Kaduna.
Cheikh Ibrahim El Zakzaky est en détention depuis décembre 2015 et ses partisans n'ont de cesse de réclamer sa libération. Tout au long de ce week-end, beaucoup de réactions ont fait suite à l'interdiction prononcée vendredi à l'encontre du Mouvement islamique du Nigeria et de ses membres.
Femi Falana, un des spécialistes des droits de l'homme au Nigeria estime que cette décision bafoue la liberté de culte des musulmans chiites pourtant garantie par la Constitution. Il déplore la chasse aux sorcières menée par « certains musulmans sunnites occupant de hautes fonctions publiques utilisant des pouvoirs d'État pour éliminer les chiites ».
Joseph Ottey, l'animateur d'Access 2 Justice, une organisation judiciaire, regrette l'absence des défenseurs du Mouvement islamique du Nigeria lors du jugement prononcé vendredi. Prince Uche Achi-Okpaga, le porte-parole d'une organisation socio-culturelle fédérant les Igbos craint avec cette interdiction du mouvement chiite l'émergence d'un nouveau groupe violent radical. Il redoute de la part du Mouvement islamique du Nigeria une réaction, voire une insurrection encore plus difficile à contenir que celle de Boko Haram.
La présidence du Nigeria a réagi officiellement dimanche soir. Selon le communiqué de presse publié sur un réseau social, l'interdiction prononcée par la Haute cour fédérale de Justice ne visait pas l'ensemble des chiites, mais uniquement le Mouvement islamique du Nigeria.
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