
C’est bien le sens d’une confédération. Chaque pays est libre de sa politique étrangère. Il peut s’entendre comme larrons en foire avec un pays, dont son allié se méfie, sans avoir à se justifier. Depuis quelques mois, c’est ce tableau qu’on observe au niveau de la Confédération « Alliance des Etats du Sahel ».
Le Niger vit une véritable romance avec l’Algérie. Tout le contraire du Mali, habitué à prendre ses distances avec ce pays maghrébin, qui a la vilaine habitude de se mêler de sa politique intérieure.
Bakary Yaou Sangaré reçu par Abdelmadjid Tebboune
Le 25 février dernier, le ministre nigérien des Affaires étrangères Bakary Yaou Sangaré était en visite de travail à Alger. Il a rencontré son homologue algérien Ahmed Attaf. Lors de cette conjonction, les deux hommes ont passé en revue les relations de fraternité, de solidarité et de bon voisinage entre le Niger et l’Algérie.
Yaou Sangaré et Ahmed Attaf ont également évoqué les perspectives de développement de leurs relations bilatérales à des niveaux plus larges, et signé un accord lié aux facilitations administratives et douanières pour la mise en œuvre des projets de l’Agence algérienne de la coopération internationale et le développement, destinés au Niger.
Avant de quitter Alger, le chef de la diplomatie nigérienne a été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune. Les deux personnalités, ont à l’occasion réaffirmé leur engagement à promouvoir des relations basées sur la solidarité, le bon voisinage et la coopération.
Des sociétés algériennes réalisent « des prospections sur plusieurs puits pétroliers » au Niger
Il faut dire que l’Algérie est déjà très présente au Niger, notamment dans le domaine pétrolier.
Des sociétés algériennes « sont en train de réaliser des prospections sur plusieurs puits pétroliers, dans notre pays » a révélé le ministre Yaou Sangaré, lors de sa visite chez le voisin maghrébin.
Niamey et Alger travaillent aussi sur « des projets de mise en valeur des ressources minières » du Niger.
Bamako -Alger, la guéguerre
Autant dire que, ça roucoule entre Niamey et Alger. Difficile d’en dire autant quand on évoque les relations entre ce pays magrébin et le Mali. Alger et Bamako se sont souvent écharpés ces derniers mois, au sujet de la gestion de la crise sécuritaire au Nord Mali.
L’Algérie n’a jamais cessé de faire l’éloge de l’Accord d’Alger, estimant qu’il était bénéfique pour le Mali, puisqu'il préserve sa souveraineté et l’intégrité de son territoire.
« S’en départir, aura un impact négatif sur tous les acquis » prévenait en juillet dernier, Ahmed Attaf.
Ce discours horripile Bamako pour qui cet Accord est déjà mort et enterré. Il estime aussi que ces prises de positions du diplomate algérien sont une ingérence dans ses affaires intérieures.
En septembre 2024, lors de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le représentant du Mali, le général Abdoulaye Maiga a clairement invité M. Attaf à se mêler de ce qui le regarde, non sans le traiter « d’énergumène diplomatique » à trois reprises.
Cette insulte marque bien le degré de colère des dirigeants maliens qui ont bien fait comprendre à l’Algérie que leur pays n’est pas l’une de ses Wilayas (province).
Incorrigible Algérie
Le pays magrébin ne s’est pas pour autant rangé. Début janvier, son ministre des Affaires étrangères, le même Ahmed Attaf a réaffirmé que la crise au Nord Mali avait besoin d’une solution politique. En réaction, Bamako a accusé son voisin de « complicité » avec des groupes terroristes, et d’ingérence… ».
Heureusement, cette tension n’a pas encore abouti à la rupture des relations diplomatiques entre les deux voisins. Bien malin qui saura dire, ce que Bamako pense de ce réchauffement des relations entre l’Algérie et son allié de l’AES, le Niger.
3 Commentaires
Abdoulaye
il y a 2 jours (12:26 PM)Ali
il y a 2 jours (13:21 PM)C'est grace a la france que le senegal a pu naitre.
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