Le 10 juillet 2022, le Mali arrêtait 49 soldats ivoiriens à l'aéroport de Bamako. Ce fut le début d’une longue crise diplomatique qui a connu son dénouement début janvier 2023. Le président de la transition malienne a en effet décidé de les gracier après leur condamnation à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat.
Après la libération de ces soldats et leur retour au pays, RFI a révélé que ces derniers avaient débarqué à Bamako dans le cadre d’un contrat entre la société privée Sahel Aviation Service (SAS) et la Côte d’Ivoire. Le tout sur invitation du contingent allemand de la mission onusienne au Mali. En clair, SAS est un sous-traitant du contingent allemand de la Minusma.
Président de la commission défense du parlement lors de la signature de l’accord
Il se trouve que lors de la signature de ce contrat entre SAS et la Côte d’Ivoire, Karim Keita, le fils de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keita, était président de la commission Défense à l’Assemblée nationale malienne selon RFI. Ledit contrat permettait à Sahel Aviation Service de gérer des activités à l’aéroport de Bamako.
L’avocat de Karim Keita en France, Me Ceccaldi, soutient pourtant que son client n’a rien à voir avec ce contrat. « Karim Keita, n’a absolument rien à voir avec ce contrat. Ce qui me gêne, c’est que l’on veut donner une certaine légitimité à la prise d’otages effectuée par les autorités maliennes sur les soldats ivoiriens » a déclaré l’avocat à RFI.
Bamako avait ordonné le départ de toutes les troupes étrangères de la base de SAS
Pour lui, il n’y a absolument aucun élément qui « permet, ni de près ni de loin, de dire que Karim Keita (qui vit en exil en Côte d'Ivoire) a joué un quelconque rôle dans cette affaire ». Rappelons que quelques semaines après l’arrestation des soldats ivoiriens en 2022, le gouvernement malien de la transition avait écrit une lettre à SAS.
Dans la correspondance, il lui ordonnait de cesser ses activités d'accueil et d’hébergement avec effet immédiat. Bamako exigeait également, le départ de toutes les forces étrangères présentes sur sa base. Pour le Mali, Sahel Aviation Service n’est pas autorisé à effectuer l’accueil et l’hébergement de forces étrangères à Bamako. Ceci est contraire à la convention qui lie la société à l'État malien.
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