La situation des enfants reste très préoccupante en Afrique. Selon un rapport présenté hier, 17% n’ont pas été vaccinés contre la rougeole, 22% n’ont pas d’accès à l’eau potable, 32% souffrent de retard de croissance et 46% d’enfants atteints de pneumonie ne sont pas pris en charge par un personnel de santé approprié. En plus de cela, une bonne partie des enfants n’ont pas d’extrait de naissance.
33% des enfants en Afrique n’ont pas été enregistrés à la naissance. C’est ce qui ressort du rapport africain sur le bien-être de l’Enfant 2016. Ce rapport dont le thème est : ‘’Adopter la bonne approche : combler l’écart entre politiques et pratiques’’ a été présenté par le Directeur exécutif de The African, Child Policy Forum (ACPF), Théophane Nikyéma.
Il ressort également du document que la liquidation de capacités institutionnelles, l’insuffisance du budget alloué et l’inefficacité des mécanismes de reporting et de recevabilité sont parmi les principaux obstacles à la réalisation des droits et du bien-être de l’Enfant. ‘’Les taux d’enregistrement des naissances sont faibles en Afrique. 17% des enfants n’ont pas été vaccinés contre la rougeole, 22% n’ont pas d’accès à l’eau potable, 32% souffrent de retard de croissance, 46% d’enfants atteints de pneumonie ne sont pas pris en charge par un personnel de santé approprié et 65% d’enfants n’ont pas accès à un assainissement amélioré’’, a rapporté M. Nikyéma.
Selon toujours le Directeur exécutif de The African, Child Policy Forum (ACPF), l’enregistrement des naissances, outre le fait qu’il s’agit d’un droit fondamental en soi, constitue un instrument important dans la réalisation d’autres droits des enfants. ‘’La couverture de l’enregistrement des naissances constitue également un très bon indicateur des points forts et des points faibles de la gouvernance des droits de l’enfant et de l’administration d’un pays’’, a soutenu M. Nikyéma.
En outre, s’agissant de la vaccination, il a souligné que même dans des pays privilégiés comme la Guinée Equatoriale, plus de la moitié des enfants (56%) n’ont pas accès à ce service de santé fondamental qui peut leur sauver la vie. ‘’La valeur médiane pour l’Afrique est d’environ 83%, ce qui indique que, sur le continent, environ 17% des enfants ne sont pas vaccinés. Les retards de croissance ou la malnutrition chronique sont associés à des effets néfastes à long terme, notamment à des capacités mentales et à des capacités d’apprentissage diminuées, de mauvais résultats scolaires, à des salaires plus bas à l’âge adulte et à une exposition accrue aux maladies non transmissibles telles que le diabète et l’hypertension’’, a-t-il expliqué.
Contraintes budgétaires
Le rapport indique également que l’absence d’investissements publics suffisants, efficaces, inclusifs et équitables pour les enfants reste l’un des principaux obstacles à la réalisation des droits de l’Enfant. ‘’La majorité des pays dépense moins de 10% de leur budget à l’enfance. Les études de cas réalisés par pays montrent que l’une des contraintes majeures en termes de mise en œuvre des droits de l’enfant est l’insuffisance des financements accordés aux structures responsables des affaires relatives aux enfants’’, a-t-il relevé. Aussi, à l’en croire, les organes gouvernementaux chargés des affaires de l’enfance dans de nombreux pays en Afrique courent le risque d’être pris au piège d’un cercle vicieux lorsqu’ils ne disposent que d’un pouvoir et de ressources limitées pour exercer leur mandat, mais sont blâmés pour leur inefficacité à améliorer le bien-être des enfants. ‘’Il faut un engagement supplémentaire dans le but d’augmenter les allocations budgétaires aux structures, aux secteurs et aux programmes en faveur des enfants et de veiller à ce que ces budgets soient efficacement utilisés’’, a-t-il préconisé.
Code de l’enfant
Des contraintes qui, selon le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne qui a présidé ce lancement, vont être relevées. ‘’La réalisation des droits de l’enfant exige une coopération constante et l’engagement de toutes les parties prenantes du secteur public de la société civile et du secteur privé et ceci avec le soutien des partenaires au développement internationaux et régionaux. Nous devons donner aux enfants la place qu’ils méritent dans nos politiques .Nous devons faire bon usage des analyses et recommandations du rapport pour améliorer le bien-être de tous les enfants et renforcer l’efficacité ainsi que l’efficience des mécanismes de mise en œuvre, a-t-il dit. Le chef du gouvernement rappelle, en effet, que le taux net de scolarisation des filles au Sénégal a atteint 75% à l’école primaire et que le gouvernement travaille à la mise en place d’un code de l’enfant. ‘’La mise en œuvre des accords, comme la Convention des droits de l’Enfant et la Charte africaine des droits de l’Enfant, est un facteur d’avancement des droits de l’enfant", conclut-il.
1 Commentaires
Anonyme
En Décembre, 2016 (17:36 PM)Participer à la Discussion