15.850 enfants sont en mobilité au cours des dernières décennies, soit 55% de garçons et 45 % de filles. L'âge médian tourne autour de 12,3 ; les plus petits sont des bébés et les plus âgés ont 28 ans.
En effet, l’Afrique de l’Ouest a connu une augmentation de la mobilité irrégulière et d'exploitation des enfants.
"Tous les pays de l'Afrique de l'ouest sont des pays de départ, de transit, d'accueil. Pour maintenir les enfants dans leur pays, il faut leur donner les conditions avec lesquelles ils doivent vivre. Le but n'est pas d'empêcher la mobilité mais de leur donner le mieux-être qui les sécurise", affirme Djibril Fall, directeur du service social international Afrique de l'ouest.
En effet, la mobilité des enfants aggrave leur vulnérabilité. Même si cette mobilité constitue une opportunité économique pour certains, elle aggrave leur vulnérabilité en les exposant à des risques de violence, d’abus, de traite, de multiples risques et d’exploitation.
Selon le directeur du service social international Afrique de l'ouest, "les enfants sont victimes de violences inouïes, de trafic, de maltraitance. La raison du départ et la cause de la vulnérabilité sont complètement différentes. La raison du départ des enfants qui viennent de la Guinée Bissau était de venir au Sénégal pour étudier le Coran. Par contre la cause de leur vulnérabilité ici c'est une exploitation économique".
C'est ainsi que la Commission de la CEDEAO, par l'intermédiaire du Département des Affaires Sociales et du Genre a mis en place un Comité de pilotage du réseau Afrique de l'ouest (RAO) pour la protection de l'enfant avec un système de protection adapté et sensible à la problématique de la mobilité.
La protection et la prise en charge des enfants vulnérables en mobilité sont assurées par le Réseau, qui est un mécanisme transnational.
La vision du RAO est de rendre l'espace ouest-africain sûr pour les enfants et les jeunes en mobilité en connectant efficacement les systèmes de protection nationaux des États membres et de la Mauritanie pour mieux identifier, protéger, réintégrer et suivre les enfants vulnérables qui se déplacent entre les pays de la sous-région.
"Si les adultes ont du mal à bouger, les enfants n'en parlons pas. La vulnérabilité des enfants est plus grande que la vulnérabilité des adultes. Cette vulnérabilité est beaucoup plus grande lorsqu'ils quittent leur domicile, leur pays et se retrouvent quelque fois seuls dans un pays où dans des circonstances qu'ils ne connaissent pas du tout", assure M. Fall.
Il explique qu'en Côte-d'Ivoire, les jeunes se retrouvent dans des plantations de cacao. Quelque fois ils viennent en famille et sont moins vulnérables.
"Pourquoi certaines filles nigérianes se retrouvent dans les capitales Africaines? C'est économique. Mais pour quelles pratiques ? Il y a des personnes derrière qui poussent ces filles et qui les obligent à se prostituer. Il y a du proxénétisme, du gain. La recherche de bien-être et de mieux-être est la cause dominante des déplacements des enfants", conclut-il.
4 Commentaires
Ces enfants sont non seulement exploités économiquement mais sont parfois exposés à de la violence de leurs maîtres et au viol.
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En Mars, 2022 (01:55 AM)Participer à la Discussion